Evénementiel : le test de juin, en attendant septembre...
Réouverture possible des salons et foires d’exposition dès le 9 juin sous certaines conditions. Ouverture des vannes quasi totale le 30 juin selon les situations sanitaires locales avec la possibilité d’accéder à tout type d’événement rassemblant plus de 1 000 personnes grâce à un pass sanitaire. Après plus d’un an de confinement général, l’univers de l’événementiel semble voir arriver le bout du tunnel. Cette quasi-renaissance, voire résurrection pour certains secteurs, laissent tout de même plusieurs interrogations en suspens.
«La relance de l’économie passe par la relance de l’événementiel !», dixit un directeur de pôle d’attractivité d’un gestionnaire de centre de congrès régional. C’était il y a un an en plein confinement où la sphère de l’événementiel était plongée dans le noir le plus total avec l’espoir de voir rouvrir (pour un temps) à l’automne dernier. Au fil des mois, et des annonces, la filière n’a eu de cesse de s’adapter, de se réinventer mettant en place de nouveaux modèles pour tenter de continuer à perdurer. Certaines stratégies et tentatives de relance ont vite été rectifiées, voire abandonnées, quand est arrivée la nouvelle vague épidémique et le confinement qui s’en est suivi. Aujourd’hui, les choses apparaissent un peu plus claires en termes d’ouverture annoncée. Le 9 juin, la réouverture des salons et foires exposition dans le respect maximal de 5 000 personnes (avec pass sanitaire) est prévue dans le calendrier présenté par le gouvernement il y a quelques semaines. Le 30 juin devrait voir la fin des limites de jauge selon la situation sanitaire locale dans les établissements recevant du public (ERP) avec maintien des gestes barrières et de la distanciation sociale. Un calendrier gouvernemental salué par l’Unimev (Union française des métiers de l’événement). «Nous saluons ces annonces qui font enfin entrevoir une lumière. Les professionnels de la filière événementielle française désespérés par l’interdiction d’opérer depuis plus de 14 mois vont pouvoir se remettre en ordre de marche», assure Olivier Roux, le président de l’Unimev. «Pour tous ceux qui ont besoin de ces rencontres pour innover, relancer leur activité, rassembler les parties prenantes, cette décision permet enfin de se projeter. Mais cette annonce doit être précisée et complétée par des garanties fortes pour le secteur car la survie de la filière est toujours en jeu.»
Une reprise sous perfusion
En première ligne de ces interrogations : la concurrence internationale «qui est déjà en ordre de bataille». Pour l’Unimev : «de nombreux pays, féroces concurrents pour notre secteur, ont déjà repris l’activité, à l’image de la Chine ou des États-Unis. Nos voisins européens sont eux en passe de le faire avec un calendrier précis. Nos événements de juin serviront donc de vitrine aux événements de la rentrée et seront scrutés par les concurrents internationaux. Il est donc vital que le calendrier soit respecté. Ce déconfinement doit donc être le dernier car notre secteur est à l’agonie. Il faut en finir avec le stop and go. Les dates annoncées doivent être maintenues.» Un calendrier à maintenir et également une demande des maintiens des aides. «Les mesures de soutien prévues par l’État dans la période transitoire entre la réouverture et la reprise effective doivent être maintenues et ceux au moins jusqu’à la fin de l’année. Le retour des clientèles régionales nationales et internationales ne se fera que très progressivement.» L’événementiel revit mais toujours sous perfusion...
Le mode hybride devrait perdurer
«L’hybridation des événements mixant présentiel et digital va s’accélérer !» L’an passé déjà, cette tendance était mise en avant par la grande majorité des organisateurs d’événements. Au niveau local, les différents organisateurs d’événements adaptent leurs offres à l’écosystème entrepreneurial. «Nous sentons bien que les entreprises, les réseaux, les associations, les fédérations ont un besoin farouche de renouer avec leurs événements. Nos offres BtoB se sont adaptées pour répondre intégralement à leurs besoins», assure un responsable de site. Même si la réouverture sera possible dès le 9 juin, sous certaines conditions et de jauge, bon nombre opte pour le maintien en distanciel des événements. Un souci de sécurité histoire de ne pas se retrouver avec l’apparition de clusters entraînant une quatrième vague toujours possible de l’épidémie mais également une nécessité d’adaptation. Bon nombre n’ont pas le temps de réorganiser des événements digitaux prévus en rencontre présentielle. Une chose apparaît certaine, le mix distanciel/présentiel devrait perdurer.