Le territoire se penche sur l'industrie du futur
En marge de l’assemblée générale de l’agence de développement économique «Dunkerque Promotion», dirigeants et cadres d’entreprises ont été invités à débattre autour de l’industrie du futur qui apparaît comme un enjeu majeur dans un territoire aussi industriel que Dunkerque.
Si l’on en croit les statistiques réalisées par Dunkerque promotion à l’occasion de son assemblée générale annuelle, 2018 apparaît plutôt comme une bonne année sur le plan économique pour le territoire dunkerquois, avec 24 projets d’investissement ou de développement décidés (contre 15 en 2017). Ceux-ci ont représenté 240 millions d’euros d’investissements et la création ou le maintien de 598 emplois. Côté secteurs d’activité, la chimie arrive en tête avec deux dossiers qui ont quasiment représenté la moitié de ces 598 emplois. Par ailleurs, neuf projets d’investissements majeurs (développement d’entreprises déjà présentes ou projets d’implantation) sont toujours à l’étude en 2019, dont quatre sur le domaine territorial portuaire. Ils représentent un potentiel de 905 millions d’euros d’investissements et la création de 1 090 emplois. Parmi les neuf projets, deux proviennent d’entreprises françaises ; deux autres d’entreprises belges (les investisseurs belges sont les premiers investisseurs étrangers dans le Dunkerquois, avec près de 1 000 emplois), espagnoles ou japonaises (une présence également sur le territoire avec le tractoriste Kubota, à Bierne).
Des applications concrètes
Au menu des bonnes nouvelles de 2018, on peut parler aussi de la reprise du dernier producteur d’aspartame en Europe, Hyet Sweet, par un fonds d’investissement néerlandais, ce qui a permis le sauvetage de plus de 70 emplois. Inquiétudes en revanche autour d’Euralis (fabricant de sauces condimentaires) et de DHL (groupe logistique) dont les fermetures sont attendues d’ici la fin du premier semestre 2019. En marge de cette assemblée générale, cadres et dirigeants ont été invités à se questionner sur «L’industrie du futur», projet lancé en 2015 par Emmanuel Macron alors ministre de l’Economie. Il s’agit de moderniser l’outil industriel par le numérique autour d’usines connectées, afin de le rendre plus compétitif. Si, localement, l’idée est encore, pour une très large part, à l’état de concept, quelques entreprises dunkerquoises s’y sont mises avec succès. Elles sont venues témoigner devant leurs pairs afin de prouver que l’industrie du futur pouvait déjà trouver des applications concrètes. Parmi elles, Air liquide qui, avec son projet Connect, a créé un centre d’opération et d’optimisation à distance, Oleum (centre de formation aux métiers techniques de Total basé à Dunkerque) qui travaille avec des drones, des capteurs et le big data pour une détection optimisée des fuites sur son process industriel, ou encore le groupe pharmaceutique AstraZeneca qui vient de commencer la seconde phase de la digitalisation de ses processus.