Création d’entreprise
Le territoire dunkerquois promeut de nouvelles formes d’accompagnement
La Turbine, l’espace dédié à l’entrepreneuriat du territoire dunkerquois, a accueilli, le 22 novembre dernier quatre structures qui oeuvrent différemment sur le champ de la création d’entreprise, afin de les faire mieux connaître auprès des partenaires, prescripteurs et, bien-sûr, porteurs de projets.
Il s’agit de la couveuse d’entreprises BG’test, portée par la BGE Flandre création, et de trois coopératives d’activité et d’emploi. Deux locales : Tilt à Grande-Synthe (spécialisée dans le domaine de la transition écologique, initiée par municipalité et la Fondation suisse Zoein) et Le Groop à Dunkerque (tous secteurs d’activité, initiée par la communauté urbaine de Dunkerque). Et une régionale, basée à Lille, pour les métiers du bâtiment : Toerana habitat. Leur intérêt premier et ce qui les différencie des autres structures d’accompagnement à la création d’entreprise, c’est qu’elles offrent la possibilité aux porteurs de projets de tester leur activité avant de se lancer.
Benoît Boulnois, à l’origine de la création de Toerana habitat en 2013, résume : «C’est en voyant d’un côté le nombre de jeunes entreprises du bâtiment qui se cassaient la figure, avec les conséquences financières et psychologiques inhérentes, et de l’autre le nombre de porteurs de projets qui, finalement, n’osaient pas se lancer par appréhension que je me suis dit qu’il manquait un maillon dans la chaîne : une période pour tester le projet. C’est ce qui a justifié la création de Toerana habitat. Elle fédère aujourd’hui 80 entrepreneurs sur l’ensemble des Hauts-de-France.» Pour les mêmes raisons, BG’test a été créée en 2013 également, puis Tilt en 2019 et enfin Le Groop en 2020.
Se lancer sans risque ou presque
Au sein de ces structures, les porteurs de projets bénéficient d’un contrat CAPE (contrat d’appui au projet d’entreprise) le temps de tester la viabilité de leur entreprise, accompagnés par des professionnels (validation du potentiel commercial de l’entreprise, création d’un réseau de clients…), et d’apprendre les bases du métier de chef d’entreprise. Mais aussi, le cas échéant, de pouvoir tout arrêter sans de trop lourdes conséquences.
Cette possibilité a séduit la trentenaire Jeanne Duval, qui, après une carrière dans l’événementiel, s’est reconvertie pour devenir praticienne en massage bien-être en profession libérale. «Cela fait sept mois que j’ai intégré BG’test, a-t-elle témoigné lors de la rencontre à la Turbine. J’y bénéficie d’un soutien, de conseils et d’un regard extérieur sur mon entreprise, qui démarre plutôt bien. Entourée d’autres créateurs, je peux échanger avec eux et me sens donc moins seule. C’est vraiment une formule d’accompagnement qui me convient.»
Un statut plus protecteur de «chef d’entreprise-salarié»
Une fois le projet testé et approuvé, le porteur de projet peut intégrer, s’il le souhaite, une des trois coopératives d’activité et d’emploi, et bénéficier d’un CAS - un contrat d’entrepreneur salarié -, une façon d’entreprendre encore trop souvent méconnue et qui offre pourtant de nombreux avantages. «Avec ce statut, la personne est chef d’entreprise-salarié, c’est-à-dire que, tout en bénéficiant des avantages du salariat (les congés payés et un salaire fixe notamment), son revenu mensuel découle directement du montant des bénéfices dégagés par l’entreprise. Par ailleurs, la coopérative se charge aussi de toutes les formalités administratives et comptables, ce qui permet aux dirigeants de se concentrer uniquement sur le développement de leur entreprise», détaille Aurélie Fournier, gérante du Groop.
«Autre avantage : au bout de trois ans, les chefs d’entreprise ont la possibilité de devenir coopérateurs et donc de participer de façon active au développement de la coopérative. Ce statut plus protecteur rencontre l’adhésion d’un public de plus en plus large, notamment lorsque celui-ci est passé par la case 'couveuse d’entreprises' et qu’il y a apprécié la dynamique de groupe», ajoute la jeune femme qui ambitionne de fédérer une cinquantaine d’entreprises au sein du Groop d’ici cinq ans. Une ambition partagée par Jean-Christophe Lipovac, gérant de Tilt, qui, depuis sa création, a permis à une petite dizaine de porteurs de projets de tester leur activité.