Le terminal méthanier met les gaz et reste dans les temps

Le 18 février a été l’occasion pour Dunkerque LNG et ses partenaires de faire le point sur l’état d’avancée des travaux du terminal méthanier du Clipon et sur les perspectives d’avenir pour ce chantier qualifié de «deuxième plus gros chantier de France après l’EPR de Flamanville».

Les trois réservoirs atteignent 18 mètres et atteindront à terme 36 mètres.
Les trois réservoirs atteignent 18 mètres et atteindront à terme 36 mètres.
D.R.
Le puits se termine : 65 m de profondeur, 37 m de diamètre pour le passage principal, 17 m pour le second boyau.

Un point presse organisé à la Ferme Galamé de Loon-Plage a été suivie de la visite du site de construction.

D’une capacité commerciale importante, 13 Gm3 par an, le terminal méthanier représentera 20% de la consommation française et belge de gaz naturel et un potentiel énergétique de 130 TWh, soit près de quatre fois la production de la centrale de Gravelines. Il sera raccordé à deux marchés, celui de la France et de la Belgique. Doté de trois réservoirs de 190 000 m3 chacun afin de stocker le GNL, la prospection commerciale entreprise peut amener le site à se développer dans le futur par l’ajout d’autres cuves.

Le projet aura nécessité des investissements d’envergure, l’aménagement des installations portuaires par le Grand Port maritime de Dunkerque pour 150 M€, la construction du terminal méthanier par Dunkerque LNG (filiale EDF actionnaire à 65%) pour 1 000 M€, les canalisations pour le raccordement à Pitgam par GRT gaz pour 80 M€.

Actuellement, 500 salariés sont affectés au chantier, la sécurité y est jugée satisfaisante par les porteurs du projet qui regrettent toutefois un pic accidentogène durant les mois de novembre et décembre, tout en se félicitant qu’aucun accident n’a été mortel.

 

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Des pétales d’acier de 20 tonnes forment une corolle qui, soulevée par pression d’air, formera le toit garantissant l’étanchéité.

L’avancée des travaux du terminal. Le chantier respecte ses délais. La première phase, à partir de septembre 2011, a concerné le renforcement des ouvrages et la construction d’une digue afin de limiter les effets de houle. Le puits se termine, il s’agit d’un ouvrage gigantesque dont les parois sont moulées. Mesurant 65 m de profondeur, 37 m de diamètre pour le passage principal, s’y ajoute un second boyau de 17 m. Le tunnelier pourra commencer son office dans cinq mois et entamer le creusement du tunnel qui permettra de rejoindre le CNPE afin d’amener les eaux chaudes de la centrale et réchauffer le gaz liquéfié. Les réservoirs s’élèvent au fil du temps, construits à un mois de décalage. Ils atteignent aujourd’hui 18 m et sont arrivés à mi-hauteur. La bonne qualité du béton permet au chantier d’avancer rapidement. Des plaques d’acier pesant 20 tonnes chacune, forment des pétales en corolle à l’intérieur des édifices. Soulevées par pression d’air, elles formeront à terme le toit qui garantira l’étanchéité de la structure. Il s’agit là d’un procédé assez rare et qui a déjà été mis en place à Fos-Cavaou.

Les travaux de process usine peuvent commencer, ce qui engendrera une diversité d’emplois et pourra attirer des entreprises pour ces activités. Cette année et la suivante seront les périodes où le chantier battra son plein et où les heures d’intervention seront les plus importantes, dans un contexte mauvais sur le territoire en terme d’emploi.

 

Le passage des canalisations. Parallèlement, GRT gaz a entamé la pose des canalisations qui aujourd’hui ne permettent pas de rejoindre le réseau. Une première ligne va vers la région parisienne : 17 km de Loon-Plage à Pitgam, 900 mm de diamètre, 95 barres, suivie par 53 km pour rejoindre Nédon, 123 km pour rejoindre Cuvilly, ouvrant ensuite des opportunités vers l’est du territoire, le sud de la France et l’Italie. Une seconde ligne file vers la Belgique. La ligne commencée, de 17 km rejoignant Pitgam, est particulière puisque comportant trois canaux à franchir. Elle avance de 300 m par jour afin de tenir les délais : 85 millions d’euros d’investissements au total, un impact local de 50 millions d’euros, 200 personnes embauchées à ce jour, trois entreprises qui interviennent. De nombreuses zones agricoles sont traversées et les terrains gorgés d’eau, traversés par les engins, ont causé bien des désagréments aux exploitants malgré la pose de palplanches. Un avenant au protocole devrait être signé dans les jours qui viennent avec la Chambre régionale de l’agriculture. Le chantier bénéficie de l’accompagnement d’un écologue qui intervient pour le respect de l’environnement par rapport aux problématiques de nidification des oiseaux, du passage des grenouilles, de l’étude des sols et de leur remise en état.  

La direction de Dunkerque LNG est satisfaite du respect des délais du chantier, de ses coûts mais aussi des engagements pris lors du débat public, à savoir son impact sur le territoire. Les mesures compensatoires régies par le décret préfectoral, afin de restituer des espaces de loisirs aquatiques à la population, sont mises en place : 2 millions d’euros pour la création d’une aire écologique de baignade et la construction de la Maison de la nature dont le lancement est attendu à Loon-Plage en 2013 ; 3 millions d’euros pour la création d’un plan d’eau de loisirs dont la pose de la première pierre aura lieu à Gravelines au mois de mai ; 400 000 euros pour l’achat de matériel ainsi qu’une subvention de fonctionnement pour le club de kite surf DFC.

Le GPMD est enchanté que les travaux arrivent à échéance avec trois défis : «livrer à temps, respecter la sécurité et les mesures d’insertion ! Le tout marqué par une bonne coopération avec les experts scientifiques, les associations liées à l’environnement, Dunkerque LNG».  

Au mois d’octobre, sera reçu au Clipon le workshop GIIGNL, regroupant des importateurs de GNL du monde entier. Une nouvelle phase de prospection est lancée et offre des possibilités d’extension pour l’avenir.

 

D.R.

Les trois réservoirs atteignent 18 mètres et atteindront à terme 36 mètres.