Édito

Le temps des incertitudes

Après la douche froide, la crainte ! Les résultats du second tour des élections législatives ont entraîné l’écosystème entrepreneurial dans un brouillard total. Cette visibilité quasi nulle se solde par un coup de frein certain en matière d’investissement et un report aux calendes grecques des recrutements prévus. 


Le temps des incertitudes

De tous les bords patronaux, les programmes économiques mis en avant par le RN et le nouveau Front populaire sont jugés non fiables et tout simplement fatals à l’économie française. Hausse du Smic à 1 600 €, abrogation de la réforme des retraites, retour de l’ISF, il n’en fallait pas plus pour entacher encore un peu plus un indice de confiance qui n’était déjà pas des plus haut. 

Le 10 juillet, la Banque de France publie son indicateur d’incertitude. Il grimpe en flèche pour retrouver les niveaux atteints en 2022 au moment de la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. Une poussée de fièvre qui touche les trois secteurs d’activités principaux, l’industrie, les services et le bâtiment. L’appel du peuple Entreprise aujourd’hui aux futurs gouvernants (encore faut-il qu’un gouvernement arrive à réellement se mettre en place dans ce capharnaüm général) tient en une formule : «redonner confiance», comme l’assure la CPME dans son communiqué national au lendemain du second tour. 

«Le moteur de la croissance ne pourra se rallumer que si le pays poursuit une politique économique lisible et stable, garante de la compétitivité des entreprises et seule capable de restaurer la confiance et d’assurer l’emploi», stipule de son côté le Medef. 

Chacun y va de ses propositions et met en garde. «Un alourdissement de la fiscalité sur les particuliers comme sur les entreprises, une revalorisation brutale du Smic et une indexation automatique des salaires sur l’inflation, un renoncement à la réforme des retraites, ou à celle du marché du travail, un blocage des prix auraient immanquablement des effets récessifs plongeant la France dans une crise économique profonde et durable», assure le Medef. Plus anxiogène, tu meurs...