Le temple de Montbéliard dévoile ses trésors
Construit entre 1601 et 1607, le temple Saint-Martin à Montbéliard n’a pas bénéficié de travaux de rénovation depuis près de trente ans. Un chantier de 3,2 millions d’euros est en cours pour dévoiler des peintures murales.
Le prince de Wurtemberg, Frédéric Ier, a confié à l’architecte Heinrich Schickhardt la construction d’un temple à Montbéliard. « C’est le plus ancien édifice construit pour la religion protestante en France » raconte Christiane Becker, présidente du conseil presbytéral. Depuis 1607, l’édifice a connu différentes phases de travaux de rafraîchissement.
Alors qu’après près de trente ans sans rénovation une nouvelle vague de travaux se profilait, le temple étant classé monument historique en 1962, l’accord de la DRAC était nécessaire. « Les responsables pensaient qu’il y avait quelque chose à découvrir sous les couches multiples de peinture, donc une travée test a été réalisée. » Le service déconcentré du ministère de la Culture avait raison puisque le temple dissimulait des fresques murales du XVIIe siècle.
En trompe l’œil
« Les protestants ornent peu leur église, ils n’ont pas de statues bibliques ni de peintures de scène particulière. J’imagine que ces peintures représentaient une décoration neutre. » Sous huit couches de peinture apposées au fil des siècles, les artisans ont fait apparaître des dessins représentant les frontons visibles de la façade extérieure. Devant cette découverte, la DRAC a souhaité mettre à jour l’ensemble des œuvres.
Un chantier qui nécessite 3,2 millions pour mener l’opération à son terme. Le temple a profité de subventions de l’Etat, mais aussi de la Région Bourgogne-Franche-Comté, du Département du Doubs, de Pays de Montbéliard Agglomération ou encore de la ville. « Nous avons également lancé une souscription qui nous a permis d’obtenir le soutien de particuliers. L’église du Wurtemberg, en Allemagne, a dû aussi se sentir concernée, car elle nous a aidés au financement » sourit la présidente.
Pourtant, il manque encore 300 000 euros pour boucler le budget. Malgré tout, les travaux ont débuté en novembre 2021 et un nouveau dessin, datant du XVIIIe siècle a été mis au jour, autour de la porte d’entrée de la façade sud. Lui aussi représente l’extérieur du bâtiment. Le chantier devrait s’achever au deuxième semestre 2023.
Ouvrir les portes
Si au moment de sa construction, toute la ville de Montbéliard suivait le culte protestant à l’image du prince, aujourd’hui, la congrégation compte environ 400 familles. Pour faire connaître ce culte et le temple au plus grand nombre, la communauté veut ouvrir plus régulièrement l’édifice. « Nous espérons que les habitants et les touristes viendront le visiter. Nous installerons des bornes interactives pour expliquer l’histoire du temple, mais aussi le protestantisme. » La présidente espère également accueillir des concerts ou encore des conférences.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert