Le team building façon Raphaël Monnanteuil

Dix ans après s’être lancé dans la création de la marque XL Ant, c’est plus concepteur que jamais que l’on retrouve Raphaël Monnanteuil et sa griffe novatrice avec son agence de "team building".

Raphaël Monnanteuil, un entrepreneur qui redonne des couleurs aux enteprises.
Raphaël Monnanteuil, un entrepreneur qui redonne des couleurs aux enteprises.
Agence COM'2 GEVER

Raphaël Monnanteuil, un entrepreneur qui redonne des couleurs aux enteprises.

La quarantaine chevronnée, arborant un côté à la fois baroudeur, rocker et entrepreneur, Raphaël Monnanteuil n’a pas sa langue dans sa poche et encore moins les deux pieds dans le même sabot. Comme sur un air enchanté des Beatles, l’agence Com’ 2 Gever est née de l’association des diverses expériences de cet entrepreneur à double vitesse. Après la fin de la success story de la marque XL Ant (prononcé excellent et qui signifie «fourmi géante»), Raphaël Monnanteuil n’abandonne pas pour autant une course effrénée vers la réussite entrepreneuriale, malgré le goût amer d’un projet avorté (au sein du monde de la mode) pour licenciement économique, suivi d’une reconversion forcée. «Avec la venue de la crise en 2008, plus de 40 magasins sur 60 ont fermé en six mois. L’équipe est passée de trente personnes à sept, puis deux, et une. Cela a été difficile pour moi de tourner la page mais en même temps les échecs permettent aussi de mieux se relever et de continuer. XL Ant reste une très bonne expérience qui, malgré tout, m’a poussé à me lancer en tant qu’auto-entrepreneur avec plus de conviction et un florilège de contacts. C’est plus simple pour moi aujourd’hui», confie-t-il.

 Un concept remarqué. Ce passionné du mouvement “air guitar” continue de faire des bonds et un pas de géant mêlant créativité et cohésion sociale. A coup de vidéos, de grande évasion, de chasse aux trésors, de rencontres culinaires… Avec plusieurs cordes à son arc, Raphaël Monnanteuil propose donc des animations, généralement d’une heure et demie, servant à renforcer une synergie au sein d’une équipe, hors du cadre de l’entreprise. Des modules un peu fantaisistes mais qui trouvent quelque peu leur place dans un univers où la rigidité donne souvent le ton. Derrière un concept qui peut s’apparenter à un terrain de jeux se cache une notion, «le team building», à ne pas prendre à la légère et qui nous vient tout droit d’outre-atlantique. «C’est un moyen de communiquer, de partager un vrai moment entre collègues, d’apprendre à se découvrir et, par la suite, d’apprendre à mieux collaborer. La convivialité, la créativité et le partage sont les outils de cette expérience collective», souligne le créateur. Les Américains, qui connaissent mieux que quiconque la chanson dans le domaine de la communication, ont donc fait preuve d’inventivité. Et durant ses séjours répétés aux Etats-Unis, Raphaël ne pouvait pas passer à côté de cette idée, qu’il exporte désormais hors des frontières françaises. Depuis août 2011, ce concept a trouvé preneur, engendrant 130 000 euros de chiffre d’affaires. L’entrepreneur peut dorénavant insuffler ses bonnes idées en France mais aussi au Maroc, en Algérie et en Belgique. Les PME exportées aux quatre coins du globe commencent à faire appel à ses services. Les collectivités regardent, elles aussi, le team building d’un œil intéressé. Mais il faut dire que cet ancien guitariste sait y faire. Il s’entoure d’intermittents et de prestataires pour mettre en place des projets modernes et élaborés. Qui plus est, il organise aussi des événements d’entreprise (incentives) et met en place un accompagnement pointu pour toutes opérations de communication événementielle et street marketing.

 

Communicant jusqu’au bout des doigts. Déjà à 12 ans, le jeune garçon n’avait pas froid aux yeux lorsque lui vient une idée ingénue et culottée. «J’ai découvert le sponsoring très tôt. Afin de participer à une course, je devais chercher un sponsor pour fabriquer une voiture à pédale. Le jour même où j’ai eu écho de l’événement, j’ai demandé un rendez-vous au directeur de l’agence bancaire où je disposais d’un livret. Au vu de ma témérité et de ma motivation, il m’a reçu. Il m’a expliqué l’importance d’un budget, que j’ai élaboré par la suite. A ce moment-là, j’ai compris que tout était possible», se souvient-il. L’histoire ne conte pas sa victoire mais le principal est de participer. Depuis ce jour, il pédale vite. Jeune homme, il se passionne pour le milieu artistique. Il ne fera pas son entrée aux Beaux-Arts mais s’oriente vers une filière plus technique. Après un BTS productique, il fait un virage dans le milieu musical en tant qu’intermittent et tour manager où il accompagne des musiciens en tournée. Rocker dans l’âme, il traîne ses galoches vers divers horizons et aura même l’opportunité de tracer la route 66 en 66 jours, une initiative là aussi sponsorisée. Puis, désireux de couler des jours plus tranquilles, il décide de poser ses valises dans sa région natale et devient directeur de communication du site Netmalin, profitant de l’essor d’Internet en France.

 

De l’air guitar au team building. Vient le jour où Raphaël découvre un reportage sur “l’air guitar” qui produit chez lui un véritable déclic. «C’est ce que je faisais depuis tout petit !», s’exclame-t-il. C’est alors le début d’une nouvelle aventure. Financées encore une fois par le sponsoring, il organise en 2008 les épreuves régionales du championnat de France d’air guitar avant de frapper aux portes de la Belgique un an plus tard. Succès garanti. Puis une association pour personnes handicapées lui propose une collaboration particulière : «Le but était de franchir trois étapes, la gestuelle, la construction d’un personnage et l’organisation d’un show. Cela a été une expérience humaine très forte. J’ai pris conscience que je pouvais toucher différents publics.» C’est ainsi, il y a un an, que la création d’une entreprise de team building s’est imposée à lui comme une évidence. Et de conclure : «C’est un concept qui réunit tout ce qui m’a construit jusqu’à maintenant, et la communication reste le fer de lance de toutes mes expériences. Mon entreprise aujourd’hui tend à se développer. Avant d’entreprendre, j’ai bien sûr étudié le marché. C’est indispensable dans la création d’une entreprise, tout autant que d’avoir une bonne idée et d’être réellement passionné.» Ainsi, ce nouveau chapitre promet bien des nouveautés pour cet entrepreneur-né qui fourmille d’idées.