Gazettescope
Stress et inattention, facteurs d’accidents au bureau...
Les accidents du travail sont souvent perçus comme émanant uniquement d’environnements dangereux ou de métiers à risques, comme sur des chantiers. Pourtant, même au bureau, il subsiste pas mal de dangers pouvant occasionner des accidents plus ou moins graves. Quelles sont ici les obligations de l’employeur ? Quelles attitudes adéquates et de bon sens à adopter pour le salarié ? La Gazettescope fait le point.
D’après le CDC, Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, la chute (de plain-pied ou de hauteur) représente 37 % des accidents survenant au bureau. Bien que trébucher dans les escaliers est la cause de chute la plus courante (nous sommes tous coutumiers de monter les escaliers à toute vitesse pour arriver à l’heure à notre réunion), il peut exister d’autres types de chutes auxquelles on ne pense pas forcément : se prendre les pieds sur des cordons ou des fils électriques mal rangés ; être déséquilibré en se cognant contre un bureau ou un tiroir ouvert ; se pencher ou attraper quelque chose en étant assis sur une chaise instable ; utiliser une chaise à la place d’un escabeau pour attraper des objets en hauteur ; glisser sur un sol mouillé…
Les TMS...
Arrivent ensuite les Troubles Musculo Squelettiques qui représentent 36 % des accidents de bureau. Il nous est déjà arrivé de devoir porter un objet ou un colis lourd. Ou de mal nous pencher pour ramasser un stylo tombé au sol. Ou encore de ne pas ajuster la hauteur de notre écran ou notre fauteuil de bureau. C’est généralement le cou et le dos qui peuvent très vite causer des douleurs. Enfin, dernier accident qui arrive fréquemment au bureau : la chute d’objets placés en hauteur. De nombreux travailleurs sont victimes de chutes d’objets ; ce problème ne se limite pas aux environnements de type entrepôt. Les objets qui tombent des étagères ou des armoires peuvent causer des blessures graves, surtout si la personne qui subit le choc ne l’a pas vu venir. Selon l’article L. 4121-1 du Code du travail, l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Il a l’obligation de mettre en place dans son entreprise, des moyens de secours adaptés, dans l’objectif de prendre en charge le plus rapidement possible un salarié qui serait victime d’un accident du travail, d’une détresse médicale ou d’un état pathologique.
Vigilance...
D’autres causes d’accidents souvent sous-estimées sont le stress, la pression des délais, le surmenage et le manque de communication. Des défauts d’organisation ont un impact sur l’ambiance de travail et le bien-être. Si ceux-ci ne sont pas bons, la concentration et la motivation en pâtissent. On se fatigue plus vite, les performances sont moins bonnes et on fait plus d’erreurs, de sorte que la pression des délais augmente encore. C’est un cercle vicieux qui débute. En plus de l’organisation du travail et de l’entretien du bâtiment, la prise de conscience et le comportement de chacun sont aussi décisifs. Si on monte les escaliers le regard rivé sur l’écran du smartphone ou si on sort de son bureau à la hâte à la dernière minute pour une réunion, la moindre marche peut se transformer en piège. Ou si on grimpe vite fait sur une chaise de bureau pour ne pas aller chercher un escabeau, cela peut avoir des conséquences graves. Les facteurs humains jouent un rôle important dans les causes, et également dans la prévention des accidents. Un grand classique des pièges qui font trébucher sont les sacs à main, mallettes ou corbeilles à papier posés dans le passage. Les accidents qu’ils causent au bureau seraient si faciles à éviter : les sacs doivent être rangés sous la table ou sur un rayonnage. Chaque année, environ 15 000 accidents se produisent dans des entreprises de bureaux en France. Ils entraînent des coûts d’assurance de quelque 74 M€ par an en moyenne. Dans ce contexte, la meilleure parade est d’avoir un esprit en éveil, un regard vigilant pour déceler les risques et les sources de danger.