Pour Looten, spécialiste dunkerquois de la fourniture industrielle
Le spécialiste de fourniture industrielle dunkerquois Looten lance une stratégie de croissance externe
Depuis sa reprise en 2008, l’entreprise de fournitures industrielles dunkerquoise Looten s’est engagée dans une stratégie gagnante de croissance externe afin de mailler le territoire national et asseoir sa compétence technique. La PME emploie aujourd’hui 150 salariés pour un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros.
Lorsqu’il reprend l’entreprise Looten en 2008, Eric Mériau sait qu’il tient entre les mains une entreprise à la solide réputation, rentable, avec un important vivier de clients locaux. Spécialiste de la fourniture industrielle et des produits de jardin, Looten est une entreprise familiale installée depuis plus de 160 ans à Dunkerque.
La transition avec le dernier gérant membre de la famille Looten, Charles-Henri, se fait en douceur jusqu’à son départ en 2012. «L’entreprise était mono-site et totalisait alors une soixantaine de salariés pour un chiffre d’affaires d’environ 13 millions d’euros ; 80% de son activité concernait la fourniture industrielle avec des clients, pour l’immense majorité d’entre eux, situés dans le Dunkerquois. Avec mon associé, Aurélien Humbert, qui a rejoint l’entreprise en 2013, nous avons mis en place une nouvelle stratégie de développement basée sur la croissance externe. Nous voulions anticiper une possible désindustrialisation de Dunkerque qui aurait été catastrophique pour Looten vu son profil. Nous avons bien fait. Avec les fermetures de sites qu’a connues le territoire ces dix dernières années, nous aurions vu notre chiffre d’affaires baisser de moitié si nous avions laissé les choses en l’état», analyse Eric Mériau.
Rachat de dix entreprises
La nouvelle stratégie passe aussi par un recentrage sur le cœur de métier de l’entreprise. L’activité «matériel de jardin» est donc arrêtée au profit du rachat de PME familiales, souvent arrivées en bout de course, spécialisées dans la fourniture industrielle. Ainsi, entre 2009 et 2019, ce sont six entreprises situées dans le Nord, l’Est et du Sud-Ouest de la France qui sont rachetées par Looten.
«Cette croissance externe importante nous a permis de sortir de notre secteur historique de Dunkerque et d’être présent sur quasiment l’ensemble du territoire national. Mais pas seulement. Notre stratégie repose également sur une montée en compétences techniques, une spécialisation dans certains domaines, là où il est possible de réaliser du conseil à forte plus-value. C’est comme cela que nous nous démarquons des grands groupes généralistes avec lesquels nous ne pouvons pas nous battre sur les prix», ajoute Aurélien Humbert.
Ainsi, Looten est désormais reconnue comme spécialiste en robinetterie et soudage industriels, deux secteurs qui fonctionnent comme des «produits d’appel».
La crise sanitaire de 2020, qui a bien impacté l’entreprise au moment du premier confinement avec une baisse de 80% du chiffre d’affaires, n’a toutefois freiné ni ses ambitions ni ses projets en cours.
«A partir de la rentrée, la reprise a été très forte, ce qui nous a permis de rattraper en partie le chiffre perdu au printemps et de terminer l’année au moins sans pertes», précise Eric Mériau.
En septembre 2020, Looten a concrétisé la reprise de STAMI, une entreprise de 7 salariés située à Lesquin, dont l’atelier de réparation de vannes industrielles lui fournit une nouvelle compétence. Et tout récemment, en 2021, celle de Sana, basée elle aussi à Lesquin (37 salariés) et spécialisée dans le soudage et la robotique. «Nous profitons de ces deux reprises pour ouvrir également un comptoir commercial à Lille, à côté du port fluvial, où nous allons d’ailleurs relocaliser STAMI. Nous avons de plus en plus de clients dans ce secteur, l’ouverture de ce comptoir répond à réel besoin», commente Eric Mériau.
Aujourd’hui, Looten compte 150 salariés et pèse 35 millions d’euros de chiffre d’affaires. Toujours portée par le leitmotiv de ses dirigeants - «une entreprise qui ne se renouvelle pas est une entreprise qui décline» -, la PME devrait poursuivre sur la même stratégie de maillage et de montée en compétences techniques. D’autant que l’affirment Eric Mériau et Aurélien Humbert : «Notre petite notoriété dans le milieu de la fourniture industrielle nous permet désormais d’avoir plus facilement connaissance des dossiers de cession en cours.»