Le site Valspar de Tournus profite d’un investissement de 45 millions d’euros
Spécialiste des peintures et vernis, l’entreprise Valspar de Tournus, propriété du groupe américain Sherwin-Williams, lance un investissement de 45 millions d’euros. Le projet propose une alternative en vernis pour éliminer les perturbateurs endocriniens dans les canettes et boites de conserve.
Vous êtes-vous déjà interrogé sur la présence de vernis à l’intérieur des canettes de soda ou des boîtes de conserve ? L’entreprise Valspar, spécialiste dans les emballages et le conditionnement pour de grandes marques mondiales, engage un investissement de 45 millions d’euros sur son site de Tournus pour améliorer ses vernis. Parmi les applications de ses produits, l’agroalimentaire figure en bonne place.
Création d’une résine
Les résines imaginées par Valspar protègent le contenant, canette en aluminium ou boîte de conserve en métal, des attaques du contenu, parfois agressif comme certains sodas ou encore le concentré de tomates. En retour, il doit également éviter que l’emballage exerce une influence sur le contenu, tant en matière de goût qu’en présence de matériaux.
Alors, pour renforcer encore cette inertie, le groupe Sherwin-Williams, propriétaire de Valspar depuis juin 2017, a conçu une résine, dont la fabrication devrait démarrer à Tournus en 2023. L’objectif reste d’apporter une meilleure performance du produit sans changer les lignes de production existantes et en conservant à la fois la qualité du produit et sa durée de vie.
Lutter contre les perturbateurs
Cette technologie, appelée V-70, répondra toute à la fois aux attentes des consommateurs et à celles du législateur en supprimant les risques de perturbateurs endocriniens, le bisphénol A en particulier. Cette substance chimique est également utilisée pour la fabrication industrielle de certains plastiques et dans les conteneurs pour aliments.
Dans un communiqué, le groupe Sherwin-Williams met en avant ses recherches pour remplacer cette substance chimique depuis 2010, qui a par ailleurs été interdite en France en 2015, et se félicite d’avoir peu à peu développé la solution V-70 qui a obtenu le label « cradle-to-cradle » (de berceau à berceau), la plus haute certification du marché. La nouvelle résine a également reçu un avis favorable de l’Anses, agence nationale de sécurité sanitaire des aliments.
Pour couvrir son marché européen, le groupe américain a décidé d’installer son centre de R&D ainsi que sa nouvelle ligne de production de résine à Tournus. Une vingtaine de personnes devrait être recrutées dans le cadre de ce projet, tant pour la recherche que la fabrication. Soutenu par l’Etat dans le cadre du plan de relance, le projet Valspar de Sherwin-Williams profite également d’une subvention de 800 000 euros du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert