Entreprises

Le signal d’alarme est tiré par les entreprises de proximité

Dans un contexte économique complexe et incertain sur fonds de déficits publics abyssaux, un paysage politique illisible, beaucoup de mesures pouvant être favorables aux entreprises de proximité sont gelées, voire évaporées. Chez les dirigeants de Moselle, on s’inquiète.

Ces derniers mois, les artisans du bâtiment voient leur chiffre d'affaires baisser de 7 %.
Ces derniers mois, les artisans du bâtiment voient leur chiffre d'affaires baisser de 7 %.

Le constat de l’Union des Entreprises de Proximité tient du verre à moitié vide, du verre à moitié plein. Mais avec des accents peu propices à un optimisme béat. L’organisation patronale note «qu’après plusieurs trimestres de franche détérioration de leur chiffre d’affaires, l’activité des entreprises de proximité n’a que faiblement fléchi en volume au cours des trois derniers mois de l’année : - 0,6 % par rapport au même trimestre en 2023 (contre - 1,6 % trois mois plus tôt) et - 1 % en tendance annuelle.»

Le bâtiment fortement impacté

L’U2P tire la sonnette d’alarme, dans un contexte économique souffreteux et incertain, dans une atonie politique - et donc d’un gel de nombre de réformes nécessaires - : «Ces résultats montrent que les secteurs de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales demeurent globalement dans un moins bon état de santé que celui de l’ensemble de l’économie française (+ 0,8 %). Ils cachent également d’importants écarts entre les différents secteurs de l’économie de proximité, les artisans du bâtiment accusant une contraction de leur chiffre d’affaires encore plus forte que les précédentes : - 7 % par rapport au 4e trimestre 2023. La baisse d’activité a également concerné la fabrication artisanale (- 3,2 %), tandis que les entreprises de l’alimentation sont sorties de la zone rouge dans laquelle elles étaient depuis plus d’un an, pour renouer avec une croissance de 1,2 %. Du côté des professions libérales, le volume d’activité est en progression de 3,1 %, particulièrement porté par les acteurs de la santé.» Au demeurant, il ressort de cette observation de conjoncture que sur l’ensemble de l’année 2024, la tendance se redresse mais demeure négative à hauteur de 1 %. Les professions libérales sont les seules à afficher une activité en croissance (+ 0,5 %) sur l’ensemble des douze mois. Il ressort que nombre de chefs d’entreprise se montrent pessimistes pour le début d’année 2025. Rares sont ceux qui s’attendent à une activité plus soutenue. Un sur cinq table sur une détérioration. Les statistiques sont là, froides et inquiétantes : chaque semaine 1 500 salariés d’entreprises de moins de 11 salariés perdent leur travail, leur entreprise faisant défaut. Une tendance qui semble s’ancrer dans la durée. À cet horizon bien gris, l’U2P demande, comme les autres organisations patronales aux pouvoirs publics, au législateur, un environnement plus favorable au tissu des petites entreprises hexagonales : alléger le coût du travail, simplifier la vie des entreprises et stabiliser les règles fiscales et sociales applicables. Maintes fois répétées, ces demandes tiennent de l’Arlésienne dans l’immobilisme politique présent. Pourtant, l’urgence est là.