Le Siceco, entre inquiétude et transition énergétique

Le Siceco, syndicat d’énergie en charge de la distribution et de la fourniture d’électricité pour 675 communes et 18 EPCI, a profité de ses vœux annuels pour exprimer ses inquiétudes face aux réformes annoncées par l’État. Entre risques financiers et ambitions écologiques, l’organisation s’est montrée déterminée à défendre les territoires ruraux tout en accélérant leur transition énergétique.

Jacques Jaquenet, président du Siceco, a exprimé ses inquiétudes sur les financements des travaux d’électricité et sur l’importance de poursuivre la transition énergétique. © Aletheia Press / Nadège Hubert.
Jacques Jaquenet, président du Siceco, a exprimé ses inquiétudes sur les financements des travaux d’électricité et sur l’importance de poursuivre la transition énergétique. © Aletheia Press / Nadège Hubert.

Le président du Siceco, Jacques Jacquenet, a donné le ton dès l’ouverture de son discours, prononcé le 23 janvier devant institutionnels et acteurs économiques : «Nous sommes inquiets». Une inquiétude nourrie par le contexte budgétaire national, mais surtout par des mesures prévues dans le projet de loi de finances 2025. En ligne de mire : la suppression du Fonds d’Amortissement des Charges d’Électrification (FACé).

Suppression du FACé : un risque de fracture électrique

Le FACé, le fonds d’amortissement des charges d’électrification, est financé par les distributeurs d’électricité et vise à accompagner les collectivités rurales qui opèrent des travaux d’amélioration des réseaux de distribution. Pour le Siceco, cette suppression pourrait également impacter autrement les territoires. «Elle permet également aux territoires ruraux de bénéficier d’une fourniture d’électricité de qualité égale à celle des territoires urbains» a rappelé Jacques Jacquenet.

En supprimant le fonds FACé, le financement reposerait sur la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité et donc sur l’usager. Ce changement entraînerait « un risque de fracture électrique » pour le Siceco. Devant de nombreuses entreprises des travaux publics, partenaires privilégiés du syndicat, Jacques Jacquenet a alerté au-delà de la qualité d’alimentation en électricité et de l’aménagement du territoire. «Nos investissements en zone rurale contribuent fortement au maintien d’emplois locaux. Nos entreprises de réseaux représentent, en effet, beaucoup d’emplois sur le territoire et cette réforme menace sérieusement le secteur d’activité».

Le Siceco investit 14 millions d’euros pour un avenir durable et solidaire

Malgré ces menaces, le Siceco entend maintenir le cap sur la transition énergétique. «En 2024, nous avons intensifié nos efforts pour accompagner nos adhérents avec des solutions concrètes, adaptées aux réalités locales», a rappelé Jacques Jacquenet. Parmi les priorités : développer la production d’énergies renouvelables, rénover les équipements des collectivités, réduire la consommation énergétique et promouvoir des mobilités plus durables.

Pour 2025, le syndicat se donne les moyens de ses ambitions avec un budget de 14 millions d’euros. Cette enveloppe servira à moderniser les réseaux électriques, améliorer l’éclairage public, encourager le photovoltaïque, développer le bois-énergie et les réseaux de chaleur via la régie Côte-d’Or Chaleur. Le Siceco s’engage à défendre les territoires ruraux. «Nous devons garantir une égalité de qualité électrique entre les zones rurales et urbaines», a insisté Jacques Jacquenet. Un message fort pour rappeler que la transition énergétique ne peut se faire au détriment de la solidarité entre territoires.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert