Le sapin, acteur de l'économie circulaire
Dans le centre de l’Oise, les territoires viennent de terminer la collecte des sapins de Noël. Bien au-delà du service rendu aux administrés, c’est une véritable économie circulaire qui est mise en place.
Nous sommes au début de l’année 2017 et Noël est terminé. Chacun reprend son rythme quotidien après cette parenthèse hivernale. Seule la star des fêtes de fin d’année, le sapin, porte encore le souvenir de Noël. Une fois décoré, les cadeaux déballés et la douce euphorie du moment, autour de lui, terminée, le sapin, tant chouchouté, devient encombrant. Sa vie se termine en un déchet vert. Triste ? Oui, quand il est abonné dans la rue ou mis dans les ordures ménagères. Quand il est revalorisé, la vie du sapin devient vertueuse…comme l’économie sous-jacente à cet acte : l’économie circulaire. Dans l’Oise, au centre du département, trois communautés de communes ont pris l’initiative de revaloriser le sapin. « Normalement, il va à la déchetterie mais il se retrouve souvent aux ordures ménagères sans qu’on puisse le revaloriser, note Laurent Mallard, responsable du service de vie/déchets de l’agglomération du Beauvaisis. Forts de ce constat, nous avons décidé de créer une collecte dédiée au sapin en 2013 ». Même son de cloche du côté du Plateau Picard et de la communauté de communes du Pays du Clermontois. « Le sapin est mal collecté car on ne sait jamais quoi faire, le plus souvent il est abandonné dans la rue, précise Sébastien Lamotte, responsable du pôle environnement du Clermontois. Cette récolte est un service rendu aux habitants pour leur faciliter la tâche et revaloriser le sapin, depuis 2015 ». C’est aussi et surtout un modèle économique dépassant le modèle économique linéaire, prônant une consommation passive sans responsabilité environnementale.
Nouvelle dynamique
Pour donner une seconde vie à cet arbre, plusieurs dates de collecte sont mises en place au début du mois de janvier dans chacune de ces communautés de communes, les habitants devant suivre ce seul impératif. Ensuite, les sapins, naturels, sans décoration et neige artificielle, sont emmenés dans une plateforme de compostage, dans l’Oise, pour être transformés et revalorisés : à Nogent-sur-Oise pour le Clermontois, à Auneuil pour le Beauvaisis et à Reuilsur-Brêche pour le Plateau Picard. « Par cette collecte, nous incitons les gens à revaloriser les déchets. Ils sont aussi de plus en plus fidèles à cette démarche », confie Laurent Mallard. Depuis les différentes mises en place, une dynamique est enregistrée et une nouvelle donne environnementale est lancée, comme l’exposent les chiffres. Dans le Clermontois (neuf communes), 5,3 tonnes de sapins ont été récoltés en 2015 et 7,86 tonnes en 2016. Du côté du Plateau Picard (52 communes), en 2015, pour la première année de collecte, 9,1 tonnes ont été collectées. Dans le Beauvaisis, la progression est remarquable : 11,26 tonnes en 2013, 16,66 tonnes en 2015 et 19,6 tonnes cette année. Cette dynamique est le fruit des politiques volontaristes en matière des déchets des communes, influant une économie responsable. D’autres actions vont dans ce sens. Dans le Beauvaisis, une aide à l’achat d’un composteur individuel pour chaque habitant est disponible depuis 2009. Dans le Clermontois, les plus beaux sapins collectés sont réutilisés pour les vœux des différentes communes. Le sapin, roi des forêts, pourrait bien devenir le roi du recyclage.