Le Saint-Georges s’offre une nouvelle vie
Menacé de fermeture, le café-tabac-poste d’Ully-Saint-Georges, a été repris depuis septembre par Élise Dreux. L’établissement est en fait la première phase d’un projet plus global puisqu’en plus d’une gamme de conserves locales, la trentenaire ambitionne à plus long terme de développer une activité de traiteur.

Installée à Ully-Saint-Georges depuis cinq ans, Elise Dreux apprend en 2024 que le café-tabac-poste du village risque de fermer, faute de repreneurs. «Nous ne voulions pas voir ce lieu mourir. Mais avec mon conjoint, nous nous sommes vraiment interrogés sur la pertinence du projet, sa viabilité et le poids économique que cela représentait. Et puis, finalement, nous avons décidé de nous lancer», raconte-t'elle.
Après une école de commerce et un passage par La Défense, elle a tout quitté pour se consacrer à la cuisine. «J’ai eu plusieurs expériences chez différents traiteurs, et lorsque nous avons décidé de reprendre le Saint-Georges, j’étais en train de monter ma propre entreprise», poursuit-elle. En septembre dernier, elle met donc son envie de création en pause pour redonner vie à cette institution locale. «L’objectif était de faire évoluer les lieux et de proposer une offre nouvelle pour diversifier la clientèle», détaille Elise Dreux. Six mois plus tard, le pari semble gagné.
Un lieu de services
«Ne consommant pas d’alcool, j’ai commencé par repenser la carte, en y ajoutant une vraie proposition de softs. Je n’avais pas envie d’avoir uniquement un jus d’orange et un coca, comme c’est trop souvent le cas. Là, nous avons des classiques, mais aussi des mocktails et leur adaptation avec alcool, qui évoluent régulièrement», souligne-t-elle. Le Saint-Georges propose également des planches composées à 100% de produits des Hauts-de-France. «Je travaille avec un petit grossiste qui est très à l’écoute et qui me permet de mettre en avant des producteurs locaux de qualité» précise Élise Dreux.
Cette nouvelle formule séduit les habitants, nombreux à se presser dans l’établissement. «Il y a une part d’habitués, mais j’ai aussi vu arriver de nouveaux clients, qui n’osaient pas ou qui n’avaient pas envie de venir. Le fait d’avoir une femme derrière le bar change beaucoup de choses : tous les matins, par exemple, il y a une dame de 80 ans qui vient prendre un café. Elle ne l’aurait jamais fait avant», se réjouit celle qui est aussi secrétaire de l’UMIH60. «Humainement, c’est une aventure assez extraordinaire, on ne se rend pas forcément compte, mais un café est un lieu hautement social», ajoute-t-elle. Pour renforcer cette notion de service, le Saint-Georges est également bureau de tabac, point presse et poste.
Une offre plus globale
Mais la reprise de l’établissement n’est qu’une étape d’une stratégie plus globale : si Elise Dreux a mis en pause la création de son offre de traiteur, elle entend bien s’appuyer sur le Saint-Georges pour la relancer. «Les anciens propriétaires vivaient sur place, il y a donc la possibilité de transformer leur cuisine en office professionnel. Cela me permettrait de proposer des animations mensuelles, avec des dîners thématiques, mais j’ai aussi dans l’idée de me lancer dans la conserverie», précise la cheffe d’entreprise.
Cette gamme de conserves, élaborée à partir de produits locaux, offrirait la possibilité à ceux qui cuisinent peu ou qui sont seuls de déguster des plats familiaux gourmands comme du bœuf bourguignon, de la blanquette… «J’ai aussi l’idée de proposer des petits pots pour accompagner la diversification alimentaire des enfants, toujours sur le même principe : des choses saines à prix raisonnables pour que tout le monde puisse en profiter», confie Élise Dreux. Ces projets lui ont valu de remporter le Trophée du commerce de la CCI Oise dans la catégorie innovation.