Le «sacré challenge» de l’agence Porte du Hainaut développement
Elle est née en 2003 et n’a qu’un but : doper le développement économique des 47 communes de la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut. L’agence a un nouveau président et plusieurs défis devant elle.
«Je m’inscris résolument dans les pas de mon prédécesseur, annonce Aymeric Robin. Il nous laisse un sacré challenge.» C’est qu’Alain Bocquet a, pendant son dernier mandat, marqué un peu plus encore sa volonté de faire du développement économique un moteur de ce territoire qui va de Bouchain à Denain et Saint-Amand-les-Eaux.
Entre 2014 et 2020, il a apporté 2,6 millions d’euros de subventions à 23 entreprises qui comptaient faire 104,5 millions d’euros d’investissements immobiliers et augmenter de 545 emplois les 2 075 équivalents temps plein qu’elles avaient déjà. Il a aussi aidé 130 TPE à investir, en leur apportant 1,27 des 13,25 millions d’euros qu’elles engageaient, et à pérenniser ou créer 500 emplois. Il a, par ailleurs, obtenu l’implantation de 63 entreprises dans les parcs d’activité de la Porte du Hainaut. Aymeric Robin, maire de Raismes depuis 2013, président de la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut depuis juillet et président de cette agence depuis le 4 décembre, souhaite mettre la barre tout aussi haut.
Eviter la mono-activité
«Il me semble que les parcs d’activité peuvent être plus dynamiques encore, détaille l’élu, qu’ils peuvent gagner en accessibilité, en lisibilité. Il nous faudra aussi veiller à éviter la mono-activité. Le développement économique peut prendre différentes formes, comme le développement industriel. Je crois aussi à l’économie sociale et solidaire, à l’emploi de proximité, à la théorie du ruissellement et qu’il y a des alternatives à la route.»
Il sera secondé au cours des six prochaines années par son vice-président, Sébastien Delquignies, directeur général de Delquignies logistique, et d’un conseil d’administration légèrement modifié, puisque la Ville de Saint-Amand-les-Eaux cède sa place à Hordain. Les entreprises Deprecq et Atom laissent, de même, leurs sièges de membres actifs à Hauts-de-France construction et à Huon fers soudage. «L’agence est dynamique et a ce côté convivial, détaille Jean-Paul Huon, tout nouvel observateur permanent avec Arnaud Bavay, maire d’Hordain, de Porte du Hainaut développement. C’est un maillon dans le milieu économique local. Nous avons un point fort : le salon Made in Hainaut. J’y participe depuis des années. Il nous permet de nouer des contacts avec des clients que l’on n’a parfois que par téléphone, de s’en faire de nouveaux. Mais ça nous permet aussi de découvrir ce que font les entreprises qui nous entourent et de penser à elles, par exemple, lorsqu’on prévoit des travaux. C’est un salon qui attire les convoitises à l’extérieur du territoire.»
«2021 sera une année de reconstruction»
C’est surtout une réussite, ce salon bisannuel créé en 2013. Il a rassemblé 340 exposants en 2019 et fait venir 6 000 visiteurs. «Le maintient-on au printemps prochain ?», demande Aymeric Robin. Les premiers chiffres qui lui sont parvenus sont frileux : 51 entreprises ont pour l’instant réservé leur emplacement. «Le problème, c’est le doute bien évidemment, lui répond Michel Reiser, de l’Aéropark. J’avais pris des engagements pour plusieurs salons, annulés cette année. Et pour récupérer les arrhes, c’est très compliqué avec les organismes privés. Cela semble difficile pour l’instant de s’engager avec le peu d’informations et le manque de visibilité que l’on a.» En face de lui, l’entrepreneur Ali Benamara opine : «2021 sera une année de reconstruction. Si l’on gère en bon père de famille, le mieux est de repousser au moins en septembre ou octobre le rendez-vous.» Aymeric Robin a tranché : la mise en place d’une plateforme l’an prochain, pour avoir tout de même un salon virtuel, et son retour à Wallers-Arenberg en 2022.
Restent dans l’immédiat deux chantiers sur la table de travail : la réalisation d’une liaison autoroutière de l’A21 à l’ouest du Denaisis à partir de cette fin d’année, et, alerte Olivier Delattre, le directeur de Porte du Hainaut développement, «on commence à avoir une pénurie de foncier». Les parcs d’activité n’ont plus que quelques parcelles libres et les communes, presque plus de terres à cet effet. L’agence a déjà des pistes pour essayer de contrer cet écueil.