Le robot dijonnais Buddy, de l’école à l’Ehpad

La start-up dijonnaise Blue Frog Robotics contribue à faire évoluer l’éducation avec ses robots Buddy. Demain, la jeune pousse dijonnaise espère transformer le quotidien des personnes âgées.

Buddy, un robot blanc de 56 centimètres qui se déplace sur deux roues, a rejoint les bancs de l’école, surtout en primaire mais aussi au collège et au-delà. (@Blue Frog Robotics)
Buddy, un robot blanc de 56 centimètres qui se déplace sur deux roues, a rejoint les bancs de l’école, surtout en primaire mais aussi au collège et au-delà. (@Blue Frog Robotics)

Ingénieur en robotique et intelligence artificielle, Rodolphe Hasselvander a souhaité mettre ses compétences au service des personnes âgées et ainsi soulager leurs aidants. L’idée lui est venue en voyant vieillir sa grand-mère et l’énergie déployée par sa mère pour l’assister. Il fonde ainsi Blue Frog Robotics en 2014 à Dijon. « Très vite, on a vu que les robots pouvaient avoir d’autres missions dont certaines plus accessibles et plus vite » explique le dirigeant.

La start-up candidate alors à l’appel à projet du ministère de l’Education désireux d’équiper les académies françaises de robots. En 2020, elle décroche ce contrat pour la fabrication de 1 750 robots, un virage pour la jeune pousse qui a plus facilement franchi le cap de l’industrialisation par le biais de fournisseurs. « C’est souvent une étape complexe pour les start-ups industrielles. »

Buddy à l’école

Buddy, un robot blanc de 56 centimètres qui se déplace sur deux roues, a ainsi rejoint les bancs de l’école, surtout en primaire mais aussi au collège et au-delà. Le robot exprime ses émotions grâce à un écran tactile qui lui sert de visage. « Il faut créer du lien émotionnel entre les gens et le robot pour qu’ils l’adoptent dans leur quotidien. » Cet équipement répond à différents usages à commencer par assister les enfants hospitalisés dans leur scolarité. Buddy prend leur place en classe tandis que, grâce à son écran, l’élève le pilote pour suivre le cours et communiquer avec sa classe à distance. « Buddy rompt l’isolement de l’enfant malade et maintien son éducation. »

Buddy remplit d’autres missions. « Avec l’IA de Buddy, un élève peut pratiquer les langues étrangères ou travailler des exercices de mathématiques. » Dans les écoles, il participe de l’apprentissage de l’intelligence artificielle et de la programmation ; pour les enfants autistes, comme à Saint-Quentin-en-Yveline, il se montre utile en soutien aux élèves dans les instituts médico-éducatifs ou dans les classes Ulis. Les enseignants peuvent aussi se reposer sur Buddy grâce à une plateforme no-code sur laquelle ils peuvent créer des activités ou des scénarios de travail. « Le robot peut être programmé pour travailler en autonomie avec un petit groupe d’élèves à travers un quizz par exemple. »

Buddy à l’hôtel et demain à l’Ehpad

Depuis, Buddy s’est développé et s’exporte aux Etats-Unis ou en Inde et bientôt au Japon. La start-up s’ouvre aussi à de nouvelles activités. Récemment, un groupe hôtelier suédois a retenu Buddy pour assurer l’accueil quand personne n’est disponible ou connecter le client aux équipes, assurer la traduction d’une information dans une multitude de langues. Des laboratoires de recherche plébiscitent, quant à eux, Buddy pour travailler sur la relation homme – robot.

Mais Blue Frog Robotics garde en tête sa mission initiale de faciliter la vie des personnes âgées. « D’ici 2025, nous espérons avoir une offre clé en main qui pourra connecter les personnes avec leurs proches, lancer une alerte si le robot constate un comportement inhabituel ou un manque d’interaction mais aussi tout simplement créer une présence et stimuler la personne âgée. » Pour faire avancer son robot, la jeune pousse prépare une prochaine levée de fonds. Pour l’heure, comptez 2 500 euros pour adopter Buddy.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert