Le retour à l'emploi dans les Hauts-de-France en hausse
Le retour à l’emploi est en hausse dans la région, selon le bilan chiffré de 2016 présenté par Pôle emploi. Pour cette conférence animée par Jean-Pierre Tabeur, directeur territorial Pôle emploi de la Somme, cinq partenaires d’entreprises et trois conseillers étaient présents.
Les Hauts-de-France affichent une forte hausse annuelle. 100 900 retours à l’emploi ont été enregistrés au 3e trimestre de 2016, soit un total jamais atteint depuis quatre ans. Cette hausse de 5,9% sur un an est l’une des meilleurs progressions parmi l’ensemble des régions de France. Ces chiffres sont les témoins d’une organisation et d’un accompagnement davantage adaptés.
Contourner l’obstacle du CV Le recrutement par simulation évite le recrutement traditionnel. Cette méthode consiste à mettre le candidat en conditions réelles de travail, ce qui permet de savoir si le postulant a les compétences nécessaires pour le poste. Cette technique et d’ores et déjà mise en place, notamment par la société Simera Services à Albert. « Nous avons un partenariat avec Pôle emploi, nous pratiquons le recrutement par simulation, le système des deux épreuves est assez parlant et ressemble aux conditions du terrain, cela permet au candidat de connaître le vrai visage de l’entreprise et du poste, et de savoir s’il souhaite les intégrer », confie Clémence Poussin, chargée de recrutement. Ce constat est similaire pour le Geiq à domicile, entreprise d’insertion dans la Somme : « Nous sommes passés par la formation collective, nous recherchions un groupe de dix personnes, nous avons été très contents du travail de Pôle emploi, cela a affiné les recherches des candidats », témoigne Camille Dylle, représentante de l’entreprise. « Le teste se passe sans que le candidat ait à justifier des compétences, seule l’aptitude à tenir le poste dans les conditions réelles est notée », explique Jean-Pierre Tableur, directeur territorial Pôle emploi de la Somme. Même bilan dans l’Aisne. Frédéric Sienko, directeur territorial de Pôle emploi, développe: « Nous retrouvons les mêmes éléments ici. Nous avons une baisse des demandeurs d’emploi de 3,4% sur l’année. » Sur le territoire, le recrutement par simulation a prouvé son efficacité. « C’est une méthode qui a fait ses preuves, cela permet de contourner le CV. Actuellement, 149 postes sont en cours de recrutement avec ce système », assure le directeur. « C’est un travail de partenariat avec les entreprises, autant pour construire les tests que pour les valider, nous continuons de développer le concept, l’idée est de pouvoir apporter un service aux entreprises et aux demandeurs d’emploi, de lutter contre les discriminations ».
Formation, accompagnement et digital Dans la Somme, Pôle emploi met l’accent sur le relationnel, le conseil et l’utilisation d’Internet. En 2016, Pôle emploi a accompagné 336 projets de créations d’entreprises.« Amazon en fera partie », souligne le directeur. D’autres projets sont mis en place, comme le Club RH Pôle emploi qui permet de réunir les RH, de discuter et de trouver des solutions aux problématiques communes. Une attention toute particulière est portée à l’accompagnement de proximité. « Il y a des agences partout, nous voulons un rapport de proximité. Cela permet un meilleur suivi des candidats. Nous avons investi dans les maisons de services publics avec un agent formé pour accompagner les démarches de ceux qui en ont besoin », affirme Jean-Pierre Tabeur. À cela s’ajoutent les services digitaux. « Aujourd’hui, un candidat peut consulter les offres sur le site et s’inscrire, ou prendre rendez-vous avec son conseiller lorsqu’il le souhaite, cela simplifie les démarches », constate le directeur. Dans l’Aisne, c’est l’accompagnement intensif qui est mis en avant : « L’idée est de faire le plus possible de choses pour que les personnes accompagnées retrouvent un emploi au plus vite », confie le directeur.
Dans l’Oise, accompagnement et personnalisation. L’Oise apparaît comme le département le plus dynamique des trois en termes de reprise de l’emploi. Cette énergie réside sur des contrats en CDD ou à temps partiels. « La reprise de l’emploi est plus importante pour les bassins où l’environnement économique est favorable, aux deux extrêmes des bassins de l’Oise (avec un taux de chômage de 10%) », indique le rapport de la structure publique. « Nous nous félicitons de cette hausse, explique Didier Thomas, directeur territorial de Pôle Emploi Oise. Ces résultats sont le fruit d’une nouvelle stratégie mise en place depuis deux ans et aujourd’hui les résultats sont positifs ». L’une des raisons qui explique cette reprise, selon Pôle emploi, est l’expérimentation dans l’Oise des “conseillers en entreprises”. Depuis deux ans, 60 conseillers, répartis dans les onze agences du département, se déplacent dans les entreprises pour connaître l’activité spécifique de chaque société pour ensuite trouver les profils les plus adéquats. En somme, « une promotion de profils », selon les termes de la structure, a été mise en place. « Grâce à cette stratégie, 5 000 personnes ont retrouvé un emploi en 2016 », note Didier Thomas. Plus encore, Pôle emploi devient un véritable stratège pour les entreprises. « En se déplaçant dans les entreprises, nos conseillers décèlent des besoins pour une meilleure organisation du travail. Ces actions ont permis de créer 13% de nouveaux postes dans les TPE et PME », note encore le directeur territorial. Pour aller plus loin, ces conseillers travaillent en partenariat avec les diverses chambres du département et les structures d’aides en entreprise. Résultat : 515 projets de création d’entreprises ont été accompagnés depuis le début du dispositif. Du côté des entreprises, cette démarche plaît : 73,3% d’entre elles sont satisfaites du traitement de leur dernière opération de recrutement par Pôle emploi. La seconde raison de cette reprise, toujours selon Pôle emploi, est l’accompagnement intensif des demandeurs les plus éloignés de l’emploi, engendrant ainsi une meilleure organisation du traitement des profils. « Avant de retrouver un emploi, certaines personnes ont besoin de retrouver une situation sociale et nous sommes là pour les aider », explique l’une des conseillères de la structure. Au total, 7 000 personnes ont été suivies par cet accompagnement en 2016, soit une progression de +25,8% pour ces profils par rapport en 2015. Autre nouveauté, les conseillers travaillent avec des psychologues. « L’objectif à terme est d’avoir un psychologue et une assistante sociale dans chaque agence de l’Oise », note Didier Thomas.