Le «Requiem» de Mozart à Bruxelles

«Comme la mort est la véritable destination finale de notre vie, je me suis tellement familiarisé avec cette véritable et meilleure amie de l’homme que son image n’a plus rien d’effrayant pour moi mais m’apparaît même très apaisante et consolatrice.» Cette réflexion de Mozart sur la vie et la mort est l'une des sources d'inspiration de Raphaël Pichon et Romeo Castellucci pour qui ces mots sont l'expression de l’angoisse existentielle de l’homme face à la finitude.

Avec l’opéra-oratorio Jeanne d’Arc au Bûcher d’Arthur Honegger, Romeo Castellucci avait déjà abordé la musique sacrée. Avec le Requiem de Mozart, œuvre inachevée, il s'approprie cette messe des morts pour créer un spectacle théâtral poignant, source d'interrogations sur le désir de progrès et la pulsion de destruction de l’homme. A travers une mise en scène saisissante, Romeo Castellucci tranche dans l’histoire, et écrit une lettre d’adieu à toute la faune, la flore, la culture et l’histoire que l’humanité a détruites à jamais. L’artiste considère son projet comme «une illustration de la crise humanitaire rampante qui génère en permanence l’extinction humaine.» Mais loin de signer un spectacle pesant, il métamorphose le Requiem en une joyeuse célébration de la vie, à travers le prisme de l’inévitable finitude. Un spectacle qui évoque les célébrations sous toutes leurs formes, des danses folkloriques aux naissances. Dans son langage unique, esthétique et philosophique, Romeo Castellucci offre une émouvante leçon d’histoire dictée par les perdants... A la tête de l'orchestre & chœur Pygmalion, Raphaël Pichon dirigera une étincelante distribution avec, entre autres, la soprano Sandrine Piau et l'alto Sara Mingardo.

Représentations les 29 & 30 avril, 3, 5, 6, 10, 11, 13 & 14 mai à 20h, le 8 mai à 15h au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles.