Le projet « Quai Moutarde » à Dijon suspendu pour cause d’amiante dans le sol
Situé quai Nicolas Rolin, le projet d’environ 300 logements est reporté pour un délai indéterminé. Le site va être sécurisé rapidement, aucun risque de contamination aérienne n’a été identifié selon la municipalité.
Le projet immobilier dijonnais « Quai Moutard » subit un brusque coup d’arrêt suite à la découverte d’amiante dans le sol du site de 22 000 m2, prévu pour accueillir 300 logements. La contamination a été mise en évidence après que les promoteurs ont effectué une centaine de carottages sur la zone pendant l'été, révélant la présence d'amiante jusqu'à trois mètres de profondeur. L'amiante étant hautement cancérogène lorsqu'elle est inhalée, des analyses de l'air poussées ont été réalisées pour rassurer la population. « Il n’y a pas une fibre d’amiante dans l’air de la zone concernée. Il est bien enfoui, les Dijonnais peuvent être rassurés », a affirmé, lors d’une conférence de presse, François Rebsamen, le maire socialiste de Dijon.
200 000 euros
Malgré cette absence de danger pour la santé publique, la mairie a pris des mesures immédiates pour sécuriser le site. La Société Publique Locale « Aménagement de l'Agglomération Dijonnaise » (SPLAAD), propriétaire du terrain, a été chargée de stabiliser le sol en posant un film géotextile, suivi d'une couche de terre végétale d'au moins 20 cm. Ces travaux nécessiteront un investissement important, estimé entre 200 000 et 300 000 €.
La source de cette pollution est liée à la démolition de l'ancienne usine Amora en 2010, qui a pourtant bénéficié d’un diagnostic amiante. Cette démolition a été effectuée par une entreprise basée aux Saintes-Maries-de-la-Mer, qui a depuis fait faillite. Durant cette opération, environ 1 700 m3 de terre polluée ont été retirés du site et enfouis à la décharge de Drambon, dédiée aux matières inertes dangereuses. Le vide laissé a été comblé avec du béton concassé provenant de la démolition de l'usine. Le maire, François Rebsamen, a souligné que le site avait été inspecté par la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du Logement (Dreal) en avril 2010, puis de nouveau à la fin de la démolition en novembre 2011, recevant à chaque fois une validation sans réserve de l'Inspection des installations classées pour une utilisation sans restriction du terrain.
Recherche des responsabilités
La ville de Dijon et la SPLAAD envisagent de rechercher les responsabilités dans cette affaire. Il est probable que l'Atelier d'architecture Brenac+Gonzalez & Associés, ainsi que les promoteurs COGEDIM, Kaufman & Broad et Pitch Promotion s’impliquent également dans cette démarche. Le projet initial prévoyait la construction de plusieurs bâtiments de dix étages et environ 300 logements, dans un cadre paysager le long du canal de Bourgogne et de l'Ouche. Ce projet est désormais suspendu pour une durée indéterminée, avec une possibilité qu'il soit annulé définitivement.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel