Tully
Le Prince Mulard cherche son successeur
Laurence Benoit et Joël Wissart, producteurs de foie gras très réputés dans la région, vont partir à la retraite en 2026. Leur activité est déjà à céder. En attendant, les gourmands peuvent continuer d’acheter leurs produits, prisés en particulier pour les fêtes.
Fondée en 1985, le Prince Mulard est quasi devenu une institution dans le Vimeu et ailleurs. Il faut dire que Laurence Benoit et Joël Wissart, co-associés, restent passionnés par leur métier et tiennent au bien-être de leurs canards de race Mulard. De souche fermière dédiée au foie gras, ils arrivent sur place à douze semaines. Ils sont gavés durant deux semaines avant d’être abattus.
Garder le fondant du foie gras
« Nous en gavons environ 2 000 par an avec des maïs grains garantis sans OGM cuits, salés et graissés, explique le couple. Nous utilisons une gaveuse. Pour les animaux, c’est plus facile à supporter. Nous travaillons avec du vivant, c’est ce qui fait l’intérêt de la production. Au maximum, nous en recevons 130 en même temps. Nous tenons à rester une entreprise à taille humaine. Nous avons deux salariés à temps partiel. »
Après le gavage, les canards sont abattus. Place ensuite à la transformation réalisée sur place dans un laboratoire récent de 200 m2. La majorité des clients passent les portes du magasin de Tully, ouvert sept jours sur sept en cette période de fête, pour le foie gras : « Ils viennent et reviennent car ils trouvent son goût vrai, authentique, assure t-il. On met juste du sel et du poivre. On ne rajoute rien d’autre. Il est cuit à basse température pour garder le fondant. Il y a et il y aura toujours des amateurs de foie gras. Ils recherchent avant tout un produit local naturel. Ils aiment aussi notre accueil.»
Inutile de poser d’autres questions, Laurence Benoit et Joël Wissart, gardent leur recette secrète. Outre du foie gras en verrine ou au torchon, les clients peuvent trouver dans leur boutique des produits frais : magrets, cuisses, magrets séchés ou fumés au poivre, saucissons de canard à l’ail fumé, au foie gras… Ils cuisinent des plats comme du canard au cidre flambé au Calvados, du cassoulet façon toulousaine, du canard à l’orange.
Des clients viennent de l’étranger
Les pâtés et rillettes comme le fameux pâté au canard d’Amiens ou les rillettes pur canard avec 30 % de foie gras tiennent une belle place sur leurs étals tout comme les confits. Pour les plus gourmands, ils proposent l’incontournable terrine d’agneau de pré-salé de la baie de Somme, du potjewlesh ou du pâté de foie de porc au confit d’oignons, des salicornes en bocaux de 180 g.
De nombreux clients, originaires parfois de l’étranger passent par leur boutique. Le couple se rend également au Touquet, où il est présent sur le marché le samedi matin. Il collabore aussi avec des revendeurs comme l’épicerie fine Au temps des mets à Abbeville, le Bar à pâté de Saint-Valery-sur-Somme ou L’Ile aux fruits à Amiens. Sébastien Porquet l’intransigeant restaurateur du saltimbanque d’Eaucourt-sur-Somme leur fait aussi confiance .
« On a une belle clientèle, s’émeuvent Laurence Benoit et Joel Wissar. C’est une activité pérenne que nous cherchons à céder. Nous espérons partir à la mi-2026. Nous prenons déjà les devants en participant notamment à des Farm’dating comme dernièrement à Péronne. Nous en parlons autour de nous. Il y a la possibilité d’étendre la production. Nous nous proposons également d’accompagner le ou les repreneurs, de les présenter à la clientèle. Le but est que l’activité perdure. L’entreprise aura quarante ans l’an prochain, ce n’est pas rien.»