Le président de l’Union nationale des CCAS à Abbeville

Luc Carvounas est venu visiter l’épicerie sociale Arc-en-ciel inaugurée il y a un an dans une ancienne école, il s’est ensuite rendu sur le chantier d’insertion - maraichage. Dès juin, une conserverie / légumerie y sera opérationnelle pour notamment approvisionner l’épicerie sociale.

Michèle Grogniet, future responsable de la conserverie a offert un panier à Luc Carnouvas.
Michèle Grogniet, future responsable de la conserverie a offert un panier à Luc Carnouvas.

La ville d’Abbeville a souhaité, par le biais de son centre communal d’action sociale, mettre en place une offre alimentaire participative et promouvoir l’autonomie des personnes et leur insertion durable. C’est ainsi que l’épicerie sociale Arc-en-ciel a ouvert ses portes en septembre 2023, dans une ancienne école, rue Thuison. 369 foyers, soient 850 personnes, ont été accueillis durant l’année 2023. Plus de 32 000 euros de valeur marchande ont été écoulés pour une participation financière demandée de plus de 20 % du prix usuel.

Il est facile de basculer de l’autre côté

« Il est essentiel que la personne soit active de sa vie, de lui rendre sa dignité », a assuré Annick Lemaire, directrice du CCAS d’Abbeville. Elle est intervenue dans le cadre de la venue de Luc Carvounas, président de l’Union nationale des CCAS. « Difficultés passagères, séparation, perte d’un emploi… Il est facile de basculer de l’autre côté. En venant ici, les bénéficiaires avec qui nous passons un contrat moral, trouvent une alimentation de qualité. Il s’engagent à travailler sur leur dette. Ils viennent une fois par semaine. Nous pouvons compter sur des dons de la banque alimentaire et sur des fruits et des légumes du maraichage. Nous faisons aussi des achats dans les enseignes abbevilloises. Certains qui passent par l’épicerie deviennent ensuite bénévoles. »

Hygiène, surgelés, conserves, paniers de la mer issus d’invendus de Boulogne-sur-Mer… Au total, plus de 1 000 références sont proposées. Dans quelques jours, l’épicerie sociale pourra compter sur une cuisine « comme à la maison » en cours d’installation dans les locaux pour permettre au bénéficiaires de participer à des ateliers en utilisant des légumes fatigués. Elle abritera : soup maker, micro-onde, plaques… Un espace animations, une vesti-boutique (ouverte à l’ensemble des Abbevillois) ainsi qu’une vaste salle de bains destinée aux sans abris sont déjà opérationnels. Ils vont pouvoir aussi laver et sécher leur linge sur place.

Luc Carvounas, Pascal Demarthe et Mathilde Roy.



Les lieux sont ouverts du lundi au vendredi de 9 heures à 12 heures sauf le mardi matin : « L’épicerie sociale accompagne les familles en difficultés et elles sont nombreuses. On arrive à faire face avec les associations caritatives », a pointé Pascale Demarthe, maire d’Abbeville et présidente de la communauté d’agglomération de la Baie de Somme.

Le CCAS, un maillon indispensable

« Dans tous les territoires, je ne connais pas un maire qui n’ait pas envie d’accompagner des familles qui plongent de plus en plus dans la précarité », a souligné Luc Carvounas, lui-même maire d’Alfortville en région parisienne. « Le problème de l’alimentation est crucial. Heureusement qu’il y a encore le maillon des CCAS pour faire face à la précarité qui ne cesse d’augmenter », a appuyé Mathilde Roy, présidente de l’UDCCAS 80.

Quant au chantier d’insertion de maraichage, situé sur les hauteurs d’Abbeville dans une ancienne ferme sur plus de 6 hectares, il occupe 13 salariés, soit 10 équivalents temps plein. A la fin de cet été, le bilan de la production est d’environ 5 tonnes de légumes soit 3 de plus qu’en 2023. Il s’agit de tomates, de pommes de terre, de concombres, de melons, de poivrons, de salades, de radis… Il permet de fournir des légumes aux bénéficiaires du CCAS, via donc l’épicerie sociale, aux associations caritatives, aux ainés du foyer Robert-Page, aux usagers du foyer - restaurant La Barre, aux enfants des cantines scolaires.

La salle de bain dédiée aux sans domicile fixe.

La ville compte 7 chantiers d’insertion dont le budget est de 2 millions d’euros, 340 000 euros pour la quote-part du chantier de maraichage. Ils bénéficient d’aide financière pour le personnel de la part du département, de l’Etat, des fonds européens et en investissement de la direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités. Les partenaires privés locaux du chantier d’insertion de maraichage sont nombreux, citons notamment Demouselle, Véolia, Bricomarché, la Potagère, les Serres du Plouy.

Sur place, pour juin, une conserverie / légumerie sera opérationnelle. Elle se situera dans un bâtiment de l’ancienne ferme. Elle alimentera notamment le foyer des ainés et l’épicerie sociale. Un cercle vertueux : de la graine à l’assiette.