Le premier opérateur postal alternatif en France

Depuis un virage opéré en 2009, cette entreprise a multiplié son chiffre d’affaires par quatre et se positionne aujourd’hui comme la référence en matière de gestion des plis et colis des entreprises sur l’ensemble du territoire régional.

Plusieurs navettes vont récupérer et apporter des plis et colis par jour, et plusieurs fois dans la journée pour le même client si nécessaire.
Plusieurs navettes vont récupérer et apporter des plis et colis par jour, et plusieurs fois dans la journée pour le même client si nécessaire.
D.R.

Les salariés trient minutieusement le courrier des 275 clients.

Courrier Plus, opérateur privé et concurrent de La Poste, tire aujourd’hui son épingle du jeu avec une croissance à deux chiffres et des résultats prometteurs dans une période plus ou moins creuse pour le marché postal. Son développement répond aux nouveaux besoins des entreprises qui, en externalisant leur service courrier, réalisent ainsi de belles économies. Cet opérateur propose une palette complète de services, de la mise sous pli à la distribution, en passant par l’affranchissement industriel, avec des tarifs postaux compétitifs. “Nous permettons de faire 40% d’économies sur certaines prestations postales, en apportant une valeur ajoutée qui est un service personnalisé”, insiste Samuel Gorillot, le gérant.

Devenir plus grand que La Poste ? Si aujourd’hui Courrier Plus endosse le rôle d’un client, voire d’un partenaire, auprès du géant postal, la société se positionnait davantage comme un concurrent lors de sa création. “L’objectif au début était d’atteindre la même notoriété que La Poste au niveau local, au moment de l’ouverture à la concurrence”, avoue l’entrepreneur. Cet ancien chargé d’affaires au sein d’une entreprise de signalétique à Paris a posé définitivement ses valises sur les terres nordistes en se lançant sur la route de l’entrepreneuriat. Le service à la personne était alors le domaine qu’il visait. Après moult prospections et des perspectives de libéralisation des services postaux entamées en 2002, il a flairé le bon filon et créé en 2004 Courrier Plus. Destiné davantage aux particuliers plus qu’aux entreprises, il aura fallu du temps pour que l’affaire devienne rentable. Avec, surtout, un changement de cap décisif en 2009. “Au tout début, avant de développer une flotte de distributeurs, j’apportais moi-même le courrier par mes propres moyens. En 2007, l’entreprise a été lauréate du réseau Nord entreprendre et est devenue titulaire de la licence postale.  Cette même année, j’ai décidé  d’ouvrir d’autres locaux à Roubaix, avec pour challenge l’insertion sociale. Puis vint la crise immobilière de 2008 qui a fait fondre le volume des plis par quatre. Courrier Plus en a pâti, bien évidemment. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’élargir l’offre, d’optimiser les services avec l’optique de proposer les meilleurs tarifs et de concentrer l’activité dans les locaux lillois, rue de Marquillies”, explique le gérant. Surtout que cette année-là, la date butoir de libéralisation totale a été fixée au 1er janvier 2011.

 

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Plusieurs navettes vont récupérer et apporter des milliers de plis et colis par jour, et ce, plusieurs fois dans la journée pour le même client si nécessaire.

De belles perspectives. Le temps de l’entrepreneur sur son vélo est bel et bien révolu. Aujourd’hui, le créateur emploie une trentaine de personnes dont les deux tiers sont des coursiers. Depuis plus d’un an et demi, l’opérateur a développé son offre sur l’ensemble du territoire régional avec une collecte quotidienne et gère plus de 275 clients. Généralement, les centres hospitaliers et cabinets médicaux ainsi que certaines administrations, agences immobilières et notaires se sont tournés vers cette alternative qui propose une solution complète. Un essor qui a même motivé un déménagement dans des locaux plus spacieux et adaptés à la demande, en avril dernier, à Lille-Sud. Sur place les services sont départagés entre un  pôle “éditique” et un pôle “transport”, pour une gestion de 15 000 à 20 000 plis par jour. “Un client important correspond à une palette de 2 000 plis par jour. Nous aimerions même pouvoir proposer un flux plus important mais il faut revoir la logistique”, indique Samuel Gorillot. Pour les entreprises, le courrier ne doit plus être une addition de coûts élevés ni une perte de temps quotidienne. L’opérateur apporte donc des solutions adaptées à la volumétrie des colis de ses clients et permet d’externaliser une charge de travail parfois compliquée à gérer en interne. “Nous répondons à un véritable besoin. Dans les années à venir, nous comptons pérenniser notre activité en étendant notre champ d’action et ouvrir d’autres locaux dans le Pas-de-Calais, puis mettre en place un système d’avenir comme la semi-dématérialisation. Ce nouveau service sera opérationnel l’année prochaine, avec l’aide de collaborateurs pour la partie informatique et web”, précise-t-il. Moins chronophage et plus respectueuse de l’environnement, la dématérialisation du courrier est l’avenir des envois de colis généralistes. Et de poursuivre : “L’externalisation du courrier permet aux entreprises de faire de nombreuses économies dans la gestion de leur courrier entrant et sortant, en évitant les coûts de main-d’œuvre superflus et les frais de location de machines à affranchir. Nous mettrons en forme le courrier de nos clients avant de l’envoyer sous forme électronique aux prestataires.”

Avec un chiffre d’affaires frôlant les 2,6 millions d’euros en 2012, que l’entreprise compte bien doubler cette année, Courrier Plus est désormais le premier opérateur postal alternatif en France. Certes, mais il est encore loin derrière La Poste et les concessionnaires de machines à affranchir sur l’ensemble du marché.