Le premier incubateur de commerces de proximité de France ouvre ses portes à Carvin
Tester la viabilité d’une activité commerciale en centre-ville avant de s’installer définitivement, voilà ce que propose à Carvin l’association "1001 commerce" avec son premier incubateur de commerces. En plus d’être innovante, l'idée s’avère également duplicable dans d’autres villes. Explications.
Les premières discussions datent de 2008 et il aura fallu une bonne dose de patience et de ténacité aux membres de l’association des commerçants «Activ» pour que le dossier aboutisse. «Cela faisait plusieurs années que le besoin d’accompagner des créateurs de commerce se faisait sentir. Les exemples de commerces trop rapidement fermés donnaient une image négative du potentiel exploitable à Carvin et aux alentours», souligne Didier Tailliez, président de l’association “1001 commerce”.
L’année dernière, les commerçants carvinois avaient franchi une étape en créant “1001 commerce”, qui gère l’accompagnement des créateurs. Le constat était simple : pour que le commerce puisse se développer à Carvin, il était nécessaire d’innover. «La volonté commune de la municipalité et de l’association des commerçants a conduit à la création du premier magasin de la première pépinière de commerces de proximité française.»
Il s’agit de permettre à de jeunes talents de se confronter à la réalité du marché, d’apprendre le métier de commerçant, tout en testant leur activité. Pour cela, “1001 commerce” met à disposition «un local adapté, une conseillère commerciale (en contrat de professionnalisation) grâce à l’IUT de Lens, du matériel de monétique et des avantages bancaires suite à un partenariat avec la BNP, un contrat juridique CAPE, les conseils d’experts en marketing et gestion, l’utilisation appropriée des NTIC, et l’accès au réseau de professionnels avisés avec Activ», développe Didier Tailliez.
Le contrat juridique CAPE (contrat d’appui au projet d’entreprise) permet au futur commerçant de conserver son ancien statut (demandeur d’emploi, salarié), tout en testant son nouveau métier.
Le test peut, quant à lui, s’étaler sur trois, six, neuf ou douze mois, «parfois plus en fonction de la nature du projet et de son adéquation avec le marché».
Un magasin de chaussures.Le premier commerce en test à Carvin est le magasin de chaussures et accessoires de mode Colorez, géré
par Charlotte Flament. Salariée d’un grand nom de la distribution, elle avait depuis plusieurs années l’envie d’entreprendre et d’ouvrir sa propre enseigne. «Initialement, j’envisageais une ouverture en centre commercial, le prix des loyers m’a rapidement dissuadée», précise la gérante.
Elle s’est donc rabattue sur le centre-ville de Carvin, qu’elle trouve très dynamique. «J’ai vécu à Carvin pendant près de 19 ans, je connais bien la ville, ses commerces, j’ai saisi l‘occasion qui m’était offerte. J’avais, quoi qu’il arrive, l’intention de m’installer, avec ou sans le local proposé par la Ville et ‘1001 commerce’.»
Le monde de la chaussure, notre jeune commerçante le pratique depuis 3 ans, elle connaît les attentes des clients, les tendances, mais aussi les fournisseurs. En congé création auprès de son ex-employeur et titulaire d’un contrat CAPE, elle se lance très sereine, avec la ferme intention de réussir.
«Les services et l’accompagnement proposés par ‘1001 commerce’ et la municipalité sont des plus non négligeables, j’aurais eu tort de ne pas en profiter», conclut-elle, tout en indiquant que depuis le démarrage de son activité, le 13 septembre, tout se passe mieux que ce qu’elle avait envisagé au départ.
L’avenir, l’association “1001 commerce” et la municipalité le voient avec l’ouverture d’autres cellules de test, fonctionnant sur le même principe, dans l’objectif de redonner vie au commerce carvinois. En attendant, l’association attend les idées des porteurs de projet.