Le portique à conteneurs est en place

L’imposant équipement et son terminal (au nord de Valenciennes) intéressent les entreprises tournées notamment vers les ports d’Anvers, Rotterdam et Dunkerque. L’ensemble devrait être opérationnel cet été.

Le portique à conteneurs ou pont roulant spécialisé serait le plus grand au nord de Paris. Le quai à péniches sur l’Escaut et les berges ont été refaits et renforcés.
Le portique à conteneurs ou pont roulant spécialisé serait le plus grand au nord de Paris. Le quai à péniches sur l’Escaut et les berges ont été refaits et renforcés.
D.R.

Le portique à conteneurs ou pont roulant spécialisé serait le plus grand au nord de Paris. Le quai à péniches sur l’Escaut et les berges ont été refaits et renforcés.

 L’usine Toyota, implantée à Onnaing depuis 14 ans, fait partie des entreprises qui attendent ce terminal dont l’aménagement, démarré en mars 2013, se poursuit sur les bords de l’Escaut au niveau des communes de Saint-Saulve et de Bruay-sur-l’Escaut. Comme l’expliquait une représentante de l’entreprise japonaise, un tiers des pièces détachées importées viennent de Turquie via Anvers, et pour les deux tiers restants du Japon via Rotterdam. Pour l’instant, les quelque 400 conteneurs mensuels transitent par le port fluvial de Prouvy-Rouvignies. L’ouverture du terminal, précise-t-elle, ferait gagner trois à quatre heures aux poids lourds.

A l’exemple de Toyota, on peut ajouter ceux d’Oxylane (Decathlon) qui envisagerait 50% d’approvisionnement de ses magasins d’Europe du Nord par voie d’eau, ou Soufflet (agroalimentaire) déjà implantée près du futur terminal, ou encore Michelin qui a installé des entrepôts de stockage et de distribution au bord de l’Escaut… Evidemment, les entreprises de logistique sont aussi concernées.

 Syndicat mixte. Début avril, les collectivités associées dans ce projet, porté par le Syndicat mixte Docks Seine-Nord Europe-Escaut, ont visité le site de 20 000 m2 et découvert le gigantesque portique à conteneurs fraîchement assemblé, monté sur rails, d’un poids à vide de près de 300 tonnes, d’une hauteur de 23 m au maximum et de 87 m d’envergure.

Les collectivités réunies dans le Syndicat sont la CCI Grand-Hainaut et Valenciennes Métropole qui apportent à parts égales 40% des financements à cet ensemble cofinancé par le Conseil régional, le Département, l’Europe, l’Etat. Le Syndicat est concessionnaire (Voies navigables de France étant propriétaire) depuis le 1er juillet 2012. L’investissement est annoncé à hauteur de 9,5 millions.

Ce terminal servira bien sûr aux opérations de transbordement canal/route, mais accueillera aussi les opérations administratives, le stockage des conteneurs (sur cinq étages), la circulation des poids lourds et la manutention des conteneurs. Les quais à péniches ont été refaits et le terrain d’accueil du pont roulant spécialisé a été renforcé par un système de pieux. La capacité du terminal sera de 85 000 EVP (équivalent vingt pieds) dans un premier temps.

 Opérationnel en juillet. En principe, ce terminal, situé sur l’Escaut à grand gabarit, tourné vers l’Europe du Nord, devrait fonctionner en juillet. Fabriqué par la société belge Fémont, il est présenté comme le plus grand au nord de Paris.

Evidemment, les entreprises attendent de connaître le sort du projet canal Seine-Nord Europe (106 km à grand gabarit entre Compiègne et Marquion) qui assurerait les liaisons vers l’Ile-de-France. La date d’ouverture repoussée depuis 20 ans n’interviendrait pas avant 2022 (selon le rapport Pauvros de 2013). Encore faut-il que les financements soient réunis.

Du côté de la CCI Grand-Hainaut et de la communauté d’agglomération Valenciennes Métropole, on met en avant un nouvel atout pour «l’excellence logistique du Valenciennois». On précise que le «port public de Valenciennes permet le transbordement d’environ 750 000 tonnes de marchandises entre les modes fluvial, routier et ferroviaire». Ce port public (dont le terminal ne sera qu’un élément) est complété d’équipements privés (pour conteneurs maritimes), les partenaires expliquant que le Valenciennois «concentre 75% des trafics régionaux en combiné fluvial/route», avec un potentiel à développer. Un exploitant du terminal sera prochainement choisi dans le cadre d’une délégation de service public de 12 ans.