Le port du Tréport voit sa gestion évoluer
Le 1er janvier, le Syndicat mixte des Ports de la Seine-Maritime a succédé à la CCI Littoral Hauts-de-France pour la gérance du port du Tréport. L'occasion de faire un point sur ces changements et son activité.
C'est effectif depuis le 1er janvier. La gérance du port du Tréport est désormais assurée par le Syndicat mixte des Ports de la Seine-Maritime qui succède à la CCI Littoral Hauts-de-France. Une évolution qui doit venir renforcer le développement des ports de Fécamp, du Tréport, de Saint-Valery-en-Caux et du port de pêche du Havre qui se trouvent ainsi gérés par la même structure, portée par le Département (voir encadré).
Les activités commerciales des ports de Fécamp et Le Tréport sont confiées, par le syndicat, à la SPC Côté d'Albâtre pour dix années. Cette dernière regroupe « Le Treport Shipping Stevedoring (SAS filiale du groupe Maritime Kuhn), SEA-invest Seine Estuaire (SAS filiale de SEA-Invest France), Les Ballastières Mercier SAS (filiale du Groupe Lhotellier), et la Chambre de Commerce et d’Industrie Hautsde-France », explique Matthieu Desiderio, président la SPC Côté d'Albâtre.
1 000 emplois directs et indirects
Avec 1 000 emplois directs et indirects, le port du Tréport pèse dans l'économie locale. Le trafic commercial oscille entre 100 et 200 000 tonnes de fret chaque année, avec notamment une importante activité d'importation de produits chimiques, d'engrais et de bentonite (115 500 t en 2024). « On estime que son impact territorial est d'environ 200 kilomètres, précise Matthieu Desiderio. Notre rôle est de faire croitre au maximum l'activité commerciale, d'en faire la promotion et la valorisation. »
Pour cela, les programmes d'investissement se poursuivront. « Au cours des deux dernières mandatures, des investissements majeurs ont été réalisés sur l’enceinte portuaire du Tréport, représentant un total de 18,7 millions d’euros », explique la CCI Littoral Hauts-de-France dans un communiqué. 57% ont été consacrés au volet commerce, 41% à la pêche et 2% au port de plaisance. S'y ajoutent 2,3 millions d’euros pour des projets spécifiques. Enfin, 5,6 millions d’euros ont été consacrés aux opérations de dragage et d’entretien des bassins. « Trois millions d'euros sont programmés en 2025 et 2027 à Fécamp pour le renouvellement de grues », illustre, à titre d'exemple, Matthieu Desiderio.
Un port enclavé
La filière pêche des Ports de Fécamp, Le Havre et Le Tréport est confiée pour dix ans, par le syndicat mixte, à la société Côte d'Albâtre Pêche (CAP 76). Ce groupement est constitué de la SEM La Criée Fécamp Côte d’Albâtre et la CCI Hauts de France. Au Tréport, ce sont 6 000 tonnes de poissons qui débarquent annuellement sur les quais. Enfin, l'activité plaisance (220 places de mouillage au Tréport) est gérée en direct par le Syndicat mixte des Ports de la Seine-Maritime.
L'installation portuaire du Tréport possède des atouts sur lesquels capitaliser, mais très enclavée dans la ville, elle se retrouve à l'étroit. « Aujourd'hui, le port génère un trafic quotidien de 100 à 150 camions, avec parfois, une saturation, souligne Matthieu Desiderio. Une voie de contournement, aurait un intérêt ». Mais le responsable se dit conscient du coût d'une telle infrastructure. « Les collectivités sont contraintes et doivent prioriser leurs investissements. À nous de présenter un projet pertinent, d'un point vue économique, mais également social et environnemental ». Un travail collectif de longue haleine qui pourrait, un jour, permettre la concrétisation d'une pénétrante évoquée depuis des décennies…
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont
Des collectivités à la manœuvre
Le Syndicat mixte des Ports de la Seine-Maritime réunit le Département, en tant que membre principal, les communautés de communes de la Côte d'Albâtre, de Fécamp Caux Littoral, des Villes Sœurs et Le Havre Seine Métropole, ainsi que les villes de Saint-Valery-en-Caux, de Fécamp et du Havre. Le syndicat projette «un plan pluriannuel d’investissement, prévu sur la période 2025-2030 : une enveloppe de 60 millions d’euros de travaux pour moderniser, entretenir, développer les ports et dynamiser l’économie portuaire, maritime et nautique», explique la CCI Littoral Hauts de France dans son communiqué en date du 14 janvier.