Le plus jeune entrepreneur des Hauts-de-France est électricien
Il n’avait que 17 ans lorsqu’il a créé son entreprise. Martin Pulido y Bozosa est le plus jeune chef d’entreprise des Hauts-de-France. Des idées et des projets plein la tête, il prouve que malgré des problèmes de dysgraphie et dyscalculie, on peut réussir à créer une entreprise et être reconnu. Il fait également la fierté de ses parents.
L’histoire de Martin Pulido y Bozosa prouve qu’avec de la volonté, on arrive à atteindre son but. Tout commence pour lui alors qu’il n’a que 6 ans et redouble le cours préparatoire à cause de problèmes somme toute assez “classiques”, mais qui, cumulés, deviennent gênants : «On m’a diagnostiqué dyslexique, dysgraphique et dyscalculique.»
Malgré ces différents handicaps, ses parents souhaitent qu’il suive une scolarité normale, le corps enseignant se mobilise quant à lui pour lui donner toutes ses chances et lui permettre d’apprendre malgré tout. «Comme tous les enfants de cet âge, j’ai fait des bêtises et me suis pris plusieurs grosses claques lorsque les résultats tombaient.»
Après ses années collège, Martin est orienté vers une seconde DP6 (découverte professionnelle) en électricité et nouvelles technologies. Il se met à la recherche d’un contrat d’apprentissage qu’il trouve sur Arras. À tout juste 15 ans, il a un appartement sur Arras et suit les cours de bac pro électricité à l’URMA d’Arras. «Par contre, pas d’adaptations possibles : je devais suivre les cours comme les autres, les professeurs ne tenaient pas compte de mon handicap. J’ai donc travaillé deux fois plus pour pouvoir suivre le rythme.»
Résultat, Martin décroche son CAP avec 19,5 de moyenne et son bac pro avec 16,5. «J’ai également participé à l’Olympiade des métiers et décroché la deuxième place lors de ma première participation en 2014.»
De l’ombre à la lumière. Lors de sa participation aux Olympiades, Martin Polido y Bozosa a un déclic. «Je me voyais mal travailler pour un patron, j’ai toujours mes différents problèmes avec les lettres, les mots et les chiffres, j’ai donc pensé à la création d’entreprise», lance-t-il.
Il n’a que 17 ans lorsqu’il teste son activité sous le statut d’auto entrepreneur. Après quelques petits chantiers, il décroche un gros contrat de 72 000 euros : «C’était en septembre 2015, pour un magasin Leclerc de la métropole lilloise.» Rapidement, il change de statut et lance Bozelec, une entreprise basée à Hénin-Beaumont, spécialisée dans l’électricité générale et les courants faibles. La machine est lancée. Et si le jeune chef d’entreprise assure toujours la maintenance pour ce magasin qui lui a donné sa chance, il a également décroché d’autres contrats avec Nexity, Norauto ou encore le Leclerc de Dainville.
Pour faire face à ses difficultés, Martin a su s’entourer de personnes de confiance : un comptable qui l’aide dans la gestion au quotidien, des amis qui le relisent et lui permettent d’envoyer des courriers et des devis exempts de fautes d’orthographe. «Par ailleurs, tout ce que je fais chez un client, je le teste avant dans mes locaux, ça m’évite les mauvaises surprises.»
Tout est planifié. À 17 ans, lorsqu’il a imaginé son entreprise, Martin a tout écrit, tout préparé, tout pensé. Et c’est avec beaucoup d’audace qu’il s’est rendu la première fois chez le banquier avec un dossier complètement ficelé.
Aujourd’hui, il a besoin de personnel pour continuer à grandir. Aussi, Martin Pulido y Bozosa va embaucher plusieurs salariés et développer d’autres activités comme la plomberie et la location de matériel. «Je vais créer une holding et mettre en place les autres activités au fur et à mesure, lorsqu’il y aura de la demande.»
Il sait aussi que les donneurs d’ordre n’aiment pas trop multiplier les intervenants. Alors, dès 2017, il va donc s’entourer de partenaires de confiance pour mener à bien ce projet.
Dans les années à venir, il souhaite aussi créer Bozelec environnement, une société de recyclage de matériel électrique. Dans cinq ans, il se voit avec des bureaux plus grands et, pourquoi pas, un établissement secondaire. «Mon idée est également de pouvoir intervenir dans d’autres régions, en commençant par le sud de la France», conclut-il.
En attendant de pouvoir dérouler tous ses projets, le jeune Martin, par sa réussite, a prouvé à ses parents qu’ils pouvaient être fiers de lui…