Le plus gros reste à faire...
L'association pour le développement économique du Calaisis, Calais promotion, a récemment tenu son assemblée générale au musée des Beaux-Arts de Calais. L'occasion pour les élus de réaffirmer leur volonté (sinon leur réussite) dans la lutte contre le chômage et d'adapter la structure aux changements découlant de la réforme territoriale.
C’est un soutien qui ressemble à la situation toujours dramatique que vit le Calaisis avec plus de 15 % de chômage. Son outil promotionnel territorial s’est vu octroyer une augmentation de 20 % entre 2014 et 2015. La Ville de Calais, dont la sénatrice-maire Natacha Bouchart préside également aux destinées de Calais promotion, passe d’un financement de 0,5 à 0,6 million d’euros. L’Agglomération, aussi présidée par Natacha Bouchart, est passée de 0,5 à 0,65 million d’euros en 2014. Cette année, l’agglomération calaisienne apportera 630 000 euros. Un tel apport de financement est dû à la sortie de la CCI Côte d’Opale qui ne versera plus ses 150 000 euros annuels à Calais promotion. Ainsi, au total, Calais promotion pourra s’appuyer sur 2,1 millions d’euros si l’on ajoute les fonds issus des conventions qu’elle gère pour le compte d’autrui (Vinci, Eurotunnel ou encore SNCF développement jusqu’en 2014). Des moyens considérables pour un territoire à l’échelle de l’agglomération calaisienne (100 000 habitants), élargie à une partie du Pays du Calaisis. Ces deux dernières années, l’association affichait autour d’1,7 million d’euros de produits d’exploitation (dont 1,16 million d’euros de subventions). Le déficit de 2014 (120 000 euros) sera largement comblé avec le soutien supplémentaire des collectivités.
Trois gros projets qui tardent à émerger. Le travail de Calais promotion consiste à attirer des investisseurs et des projets d’implantation sur le territoire. Le tourisme semble être un objectif récurrent si l’on en juge par la mise en exergue des trois projets phares du territoire lors de cette assemblée générale. Il y a d’abord le projet du parc d’attractions Heroic Land dans la zone du Virval (300 millions d’investissement et 750 emplois directs attendus), qui a fait couler beaucoup d’encre ces deux dernières années avec un changement de pilote et une redéfinition totale largement à la baisse. La phase 1 du projet a coûté 365 000 euros avec les premières études en 2013 et 164 000 euros en 2014. Plus de 600 000 euros ont encore été budgétisés dans ce fonds d’étude. Calais promotion espère sur une ouverture en 2018… Mais Jean-François Thibous, porteur du projet, doit rassembler “plusieurs dizaines de millions d’euros” cette année pour aller plus loin que l’avant-projet. La seconde phase doit s’achever incessamment et présenter un schéma d’aménagement précis, une maquette 3D ainsi que les 32 attractions envisagées. Calais promotion estime envisageable une “troisième phase d’étude-construction (…) pour le second semestre 2015” lit-on dans sa documentation. Un permis d’aménager pourrait être octroyé à la fin de l’année. Plus de trois ans après les premières déclarations, cela commence à faire long. Le centre des congrès est le second projet sur lequel communique Calais promotion, mais la situation financière de l’Agglomération l’a tout simplement ajournée sans délai….
Soutien à la création et à la nouvelle économie. Le troisième projet concerne la ville voisine de Sangatte-Blériot et consiste en la réalisation d’un golf de statut international. Encore timidement balnéaire, la commune attend le démarrage des études depuis quelques années : son promoteur, Eurotunnel, n’a pas encore trouvé l’investisseur. Un écoquartier s’adosse au projet et prend lui aussi du retard.
Derrière ces trois espoirs, Calais promotion travaille à remplir le centre commercial des 4 Boulevards que la Ville a repris pour l’euro symbolique fin 2013. Elle s’est également investie dans le soutien à un fablab dans la zone d’activité défiscalisée, près du port. Ses actions sont aussi tournées vers les plans de revitalisation qui permettent de financer des projets (souvent de création et/ou d’implantation). Ainsi, 400 emplois ont été créés avec les fonds de SNCF développement venus amortir la fermeture de sa filiale SeaFrance en 2012. Si elle porte, cette stratégie défensive ne suffira cependant pas…