Environnement
Le plein d’énergie, sous le soleil de Beautor
La construction d’une centrale photovoltaïque sur une parcelle communale de 4,4 hectares est à l’étude à Beautor. De quoi alimenter 900 foyers.
Après le vent, le soleil... Le département de l’Aisne pourrait se couvrir peu à peu de panneaux photovoltaïques. En effet, après avoir exploré le Sud de la France, les développeurs se tournent peu à peu vers des régions moins ensoleillées ; avec des rendements un peu plus faibles, mais qui restent rentables.
C’est le cas par exemple à Beautor, où le conseil municipal a récemment accordé un bail emphytéotique à la société JPee, pour un parc photovoltaïque qui s’étendrait sur 4,4 hectares. Avec une production annoncée de 4MWc, soit de quoi alimenter environ 900 foyers.
15 000 euros par an
Le projet est parti d’un démarchage de la société JPee. Basée à Caen, l’entreprise développe des projets éoliens et photovoltaïques, un peu partout en France. Elle repère cette parcelle, issue du démantèlement de l’ancienne centrale électrique, qui présente notamment l’intérêt d’être à peine à 300 mètres du poste de transformation, situé de l’autre côté du canal.
« C’est un terrain auquel on n’avait jamais fait très attention, confie le maire de la commune, Jacky Goarin. Il est inutilisable, car survolé par la ligne à haute-tension, et en zone inondable. » La possibilité d’y implanter une ferme photovoltaïque s’est donc avéré une bonne opportunité.
« Cela va permettre de faire rentrer un peu d’argent pour la commune. » Le bail signé, prévoit une durée initiale de cinq ans, renouvelable pour 37 ans, démantèlement du parc compris. La commune percevra un loyer de 3 500 euros par hectare et par an. Soit près de 15 500 euros par an. L’agglo et le département percevront quant à eux l’Imposition forfaitaire des entreprises de réseau (Ifer), et se partageront 12 620 euros par an.
Réindustrialisation
De quoi donner des idées. À Beautor, néanmoins, ce sera le seul projet porté par la commune. « Nous n’avons plus de terrain industriel disponible », explique Jacky Goarin. Les seuls terrains communaux qui restent sont en zone inondable classée Natura 2000.
Mais dans les environs d’autres projets pourraient voir le jour. « Dans notre communauté d’agglomération, on sera les premiers, se félicite Jacky Goarin. Il y a une commune pas très loin et la communauté de l’agglo qui ont des friches et qui vont peut-être faire la même chose. Et je sais que JPee cherche d’autres terrains dans l’Aisne. »
Créateur de peu d’emplois locaux, ce projet a toutefois le mérite de participer au maintien de l’activité industrielle sur Beautor. « On a eu une période difficile, reconnaît l’élu communal, qui rappelle que l’histoire de Beautor est depuis longtemps industrielle. Mais cela va mieux... » La réindustrialisation de l’ex-site NLMK, par le spécialiste de la maintenance industrielle Drekan, notamment, a redonné de l’allant à la ville, qui compte plus de 2 800 habitants. Et maintenant, voilà un peu d’énergie...