Le plan de maîtrise de l’énergiepasse par Saint-Amand
Le conseil général du Nord poursuit le plan de maîtrise de l’énergie engagé en 2006 dans 89 collèges “béton” n’ayant pas fait l’objet d’une reconstruction, et s’attaque désormais à la quatrième et dernière phase du programme. A Saint-Amand-les-Eaux, vont ainsi débuter les travaux d’isolation et de rénovation extérieures du collège du Moulin-Blanc.
C’est entre autres pour faire face à l’augmentation du prix des énergies que le conseil général du Nord a lancé, il y a un peu plus de cinq ans, ce plan de maîtrise de l’énergie. “Eau, gaz et électricité confondus, la consommation énergétique de nos collèges représente une dépense de 13,5 M€ par an. Avec l’augmentation du prix du gaz et les hivers très froids que nous avons connus ces dernières années, il était temps de réfléchir aux possibles économies d’énergie”, a rappelé le vice-président en charge des collèges, Bernard Baudoux, en ouverture d’une réunion de présentation des travaux du collège du Moulin- Blanc, le 12 janvier dernier.
Depuis 2006, et par vagues successives de travaux, le Département a ainsi changé pour 26 M€ de menuiseries, privilégiant le double vitrage, et installé pour 28 M€ de chaudières basse consommation et autres sources d’énergie alternatives, comme des panneaux photovoltaïques. Mais c’est pour son système de suivi à distance des consommations que le Conseil général a été récemment primé par le Sénat.
Traquer les fuites pour éviter les factures salées. Ce dispositif novateur se base sur une étude du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), qui révèle que le simple fait de connaître ses consommations génère une économie de 20%. Opérationnel depuis septembre 2011 dans les 200 collèges publics du Nord, ce système de télérelève, placé sur les compteurs d’eau, de gaz et d’électricité, surveille les consommations en temps réel et détecte les anomalies éventuelles. “Plus besoin d’attendre la facture pour s’apercevoir d’un problème ; le dépannage peut intervenir immédiatement”, résume Bernard Baudoux.
Et 1,4 M€ a été consacré à la mise en place de cet équipement, qui devrait générer autant, si ce n’est plus, d’économies dès la première année d’exploitation. Avec les travaux d’isolation extérieure de ses collèges, le Conseil général s’attaque à la partie la plus visible du programme, puisque les établissements seront également relookés. A Saint-Amand-les- Eaux, les murs gris du collège du Moulin-Blanc disparaîtront prochainement derrière des bardages de matériaux nobles : brique, pierre reconstituée, etc. L’isolation concernera la toiture et la façade. Une ventilation double flux limitera l’ouverture des fenêtres et, ainsi, les déperditions de chaleur. Enfin, 200 m² de panneaux solaires répartis sur l’ensemble des bâtiments produiront 20 000 kWh par an, revendus à EDF.
Hors aléas climatiques, les travaux devraient durer 18 mois, jusqu’en septembre 2013. Ils représentent un investissement de 3,368 M€.
500 hectares de forêt en plus, 2 000 voitures en moins. “Audelà des économies d’énergie, l’impact sur l’environnement est notable : ce plan de maîtrise de l’énergie va permettre une réduction des consommations de chaque établissement estimée à 40%, soit une diminution de CO2 dans l’atmosphère de l’ordre de 4 000 tonnes par an. Ce qui équivaut à replanter chaque année 510 hectares de forêt ou à supprimer les déplacements de 2 000 voitures par an”, explique encore le vice-président. Ce qui aide aussi à “améliorer sensiblement la qualité de vie et de travail des enseignants et des collégiens”.
En 2006 déjà, le collège du Moulin-Blanc avait connu d’importants travaux de rénovation, parmi lesquels la construction d’une nouvelle demi-pension dotée, entre autres, d’un lavevaisselle à la pointe de l’innovation en matière d’économie d’énergie. Près de 6 M€ avaient été investis dans ces travaux. Depuis, le nombre de rationnaires est passé de 200 à plus de 630 élèves, soit 90% des effectifs de l’établissement amandinois. Une réussite à porter au crédit d’un autre programme initié par le Département : le projet d’“assiette durable”.
Dans le cadre de sa compétence sur les services de restauration des collèges, le Conseil général travaille depuis 2004 à étendre l’accès à la demi-pension et améliorer la qualité des repas en encourageant les établissements scolaires à s’approvisionner en produits frais, bio et locaux.