Le Pays de Saint-Omer, un écosystème agricole et agroalimentaire riche
Au campus agro-environnemental de Saint-Omer, Sofie et l'agence d'urbanisme du Pays de Saint-Omer ont fait le point sur les secteurs locaux agricole et agro-alimentaire.
Le Pays de Saint-Omer est historiquement fortement associé au secteur de la papeterie et du verre. Mais il possède également de nombreuses exploitations agricoles. Une activité qui s’est développée dès le XIIe siècle dans le marais audomarois. Aujourd’hui, on dénombre plus de 783 exploitations d’une surface moyenne de 68,8 ha. Une véritable richesse locale que l’agence de développement et d’attractivité économique Sofie et l'agence d'urbanisme du Pays de Saint-Omer ont voulu mettre en lumière ce 7 juillet à Saint-Omer. L’occasion de faire un bilan, de dresser les opportunités économiques et les défis à relever.
Un secteur diversifié
Bien que le chou-fleur fasse la renommée de l’agriculture audomaroise, les productions sont diversifiées. «Et ce, contrairement à Boulogne-sur-Mer, qui s’inscrit dans les métiers des produits de la mer, ou encore Béthune où c’est le travail des grains et des amylacés qui priment», explique Bénédicte Brienne, directrice de l’agence Sofie. Les cultures concernent tout de même plus de 40 % des exploitations agricoles et tendent à se développer. «Les élevages bovins, la production de légumes, l’horticulture sont aussi présents dans le Pays de Saint-Omer», rebondit Justine Laporte, chargée d’étude économie territoriale à l'agence d'urbanisme et de développement Pays de Saint-Omer. Les activités s’ouvrent également : tourisme, production d’énergies renouvelables...
«Même si le territoire a perdu des exploitations, ces dernières grossissent», poursuit Justine Laporte. Cette dernière pointe aussi le vieillissement des agriculteurs. 139 exploitations sont dirigées par des personnes de plus de 60 ans. «Il y a tout un enjeu de reprise de ces activités agricoles et de transmission de savoir», atteste la chargée d’étude économie territoriale. Un dossier qu’il est essentiel de suivre au vu des chiffres. En effet, ce sont 1 334 ETP, dont 240 ETP salariés permanents, qui travaillent au sein des exploitations agricoles du Pays de Saint-Omer. Et on peut y ajouter 2 000 actifs indirects générés par l’agriculture sur la Capso.
L’industrie agro-alimentaire bien ancrée
Autre force du territoire, l’industrie agro-alimentaire : brasseries, traiteurs, légumeries forment un tissu dense. «Nous avons une chaîne qui est très globale : de la production à la consommation des produits en passant par la transformation, les transports. Ce qui attire de nombreux acteurs qui s’implantent ici», atteste Bénédicte Brienne. Le Pays de Saint-Omer a également une filière brassicole très développée. «Nous sommes le premier pôle brassicole indépendant de France. C’est plus de 6 millions d’hectolitres qui sont brassés par an», assure la directrice de l’agence Sofie. Ces dernières années, de nombreuses initiatives locales se développent parmi lesquelles la distribution de boissons consignées.
Pour maintenir l’activité agricole et agro-alimentaire, le territoire se dote donc de filières de formations, dont fait partie le Campus Agro-environnemental 62, situé au cœur du marais. Le centre accompagne jeunes et adultes, du CAP au certificat de spécialisation aux métiers agricoles, en passant par l’aménagement paysager... «Nous fonctionnons beaucoup sur l’apprentissage. Nos élèves peuvent aussi apprendre sur notre exploitation de 1,5 hectare en maraîchage biologique, sur notre site de Saint-Omer», détaille Henry-Louis Bourgois, directeur du Campus Agro-environnemental 62. Le lycée Saint-Denis va également accueillir à la rentrée prochaine, un bac pro B.I.T, spécialisé dans la transformation agro-alimentaire. Autant de formations qui devraient faire naître des vocations.
Pour Aletheia Press, Lucas Saleur