Le patron de la police souhaite la libération du policier écroué à Marseille, indignation à gauche
Le souhait émis dimanche par le directeur général de la police nationale de voir libéré le policier de la BAC de Marseille incarcéré dans le cadre d'une enquête sur des violences policières commises en marge des émeutes début juillet, a...
Le souhait émis dimanche par le directeur général de la police nationale de voir libéré le policier de la BAC de Marseille incarcéré dans le cadre d'une enquête sur des violences policières commises en marge des émeutes début juillet, a suscité l'indignation dans les rangs de la Nupes.
"Le savoir en prison m'empêche de dormir", dit Frédéric Veaux, dans un entretien mis en ligne sur le site du journal le Parisien.
"De façon générale, je considère qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail", ajoute Frédéric Veaux.
"Mais la justice ne cède jamais à la pression médiatique ou de la rue, elle traite les dossiers. L'émotion et la colère passées, il faut se donner les moyens techniques et judiciaires pour que ce fonctionnaire de police retrouve la liberté", ajoute le DGPN.
"Je partage les propos du DGPN", a tweeté le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ancien préfet de police de Bouches-de-Rhône.
"Alors ? Darmanin, Macron et +l'arc républicain+ refusent d'appeler la police au calme et au respect de la loi ? Donc ils les encouragent à +faire la guerre+ aux +nuisibles+ ? Écœurant. L'État ridiculisé", a tweeté Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis.
"Gravissime, toute la hiérarchie policière se place au dessus de la justice & des règles de la détention provisoire et le ministre de l'Interieur est en arrêt maladie ! Ce qui se joue là, c’est la démocratie et le respect de l'Etat de droit. Le parlement doit être réuni en urgence", a demandé Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
"L'indépendance de la justice, son autorité républicaine sur tous - y compris les policiers - sont remises en cause par un quarteron de chefs de la Police dans une opération coordonnée qui marque un précédent grave. Le silence du gouvernement marque t-il sa complicité ?", s'interroge le député écologiste Benjamin Lucas.
Code 562
Dans cette affaire, trois autres fonctionnaires des BAC Sud et centre de Marseille ont été mis en examen dans la nuit de jeudi à vendredi pour violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique avec usage ou menace d'une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours, et placés sous contrôle judiciaire.
La victime, Hedi, un jeune homme de 21 ans blessé et hospitalisé dans la nuit du 1er au 2 juillet, a expliqué avoir été passé à tabac par un groupe de quatre à cinq personnes qu'il avait identifiées comme des policiers de la brigade anticriminalité, après avoir reçu un tir de LBD dans la tempe.
Le centre de Marseille et ses rues commerçantes ont été le théâtre d'émeutes urbaines après la mort de Nahel, un adolescent tué à Nanterre par un policier lors d'un contrôle routier.
Le patron de la police s'est déplacé samedi à Marseille pour rencontrer les effectifs très remontés contre ce placement en détention provisoire de leur collègue.
Selon une source syndicale, plusieurs centaines de policiers marseillais se sont mis en arrêt maladie. D'autres ont répondu à l'appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en "code 562", un jargon policier qui signifie qu'ils n'assument plus que les missions d'urgence et essentielles.
"Je n'ai pas de chiffres précis sur les arrêts maladie, ils nous parviennent ultérieurement. Mais, effectivement, la situation est toujours compliquée sur Marseille. Ces arrêts maladie ne s'étendent pas au reste du territoire, même s'il existe des mouvements de solidarité", souligne Frédéric Veaux.
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