Le Palais de Cristal à Metz va entamer une nouvelle existence

Plongeons dans les couloirs du temps de l’histoire messine et arrêtons-nous en 1907. Johann Balassa, jeune architecte austro-hongrois, entreprend alors la construction d’un établissement balnéaire unique en son genre, situé dans le quartier impérial. Ce bâtiment, construit à l’époque de l’annexion de la Moselle, fut considéré par beaucoup comme «le plus bel établissement de ce genre en Allemagne», première construction messine en béton. Il marquera la ville par son style avant-gardiste, mais également pour le programme de l’établissement réservé aux hommes, jugé dévolu à l’hédonisme. Après quelques semaines d’exploitation, l’établissement fit faillite, mais le bâtiment conserva sa façade d’antan, ornée de carreaux de cristal, richesse du patrimoine architectural de la ville.

Une première à Metz

Devenu au fil des décennies s’égrenant, studio de danse puis bureaux, le Palais de Cristal était vide depuis 1999, à l’exception de ses commerces en pied d’immeuble. Finalement, si loin du passé prestigieux de l’établissement. Lequel, tel le Phoenix, va renaître de ses cendres, du moins connaître un nouveau destin grâce au métal. En effet, il va se muer en une résidence senior de 72 logements, gérée par Oh’Activ, filiale d’Homnicity. Une réhabilitation conséquente, réalisée sous la supervision des Architectes des Bâtiments de France, rendue possible par l’expertise de COREAL, promoteur et constructeur immobilier dédié à la construction métallique, contractant général sur ce projet. La réhabilitation d’envergure a été imaginée et dessinée par l’agence d’architecture Outsign. Si ce type d’opérations est courant à Paris, permettant de conserver les façades haussmanniennes et de créer des aménagements adaptés aux usages d’aujourd’hui, c’est une première à Metz, et c’est encore peu courant en région. COREAL, déjà présent et actif sur une grande partie du territoire métropolitain, notamment dans les constructions industrielles, s’ouvre donc à un nouveau marché, celui des réhabilitations lourdes de bâtiments historiques.

Une réhabilitation de grande ampleur

Le recours aux structures métalliques - ici, 65 tonnes d’acier sont rajoutées sur ce projet, soit 3,5 % du poids de la Tour Eiffel -, permet de répondre aux nombreuses contraintes du cahier des charges. Dans un premier temps, la façade extérieure historique sera entièrement conservée, ainsi que les deux commerces en pied d’immeuble, et seuls l’intérieur et la surélévation (construite dans les années 70) seront modifiés. Sur un bâtiment aussi spécifique, cela signifie des travaux de grande ampleur : la piscine du 2e étage sera détruite, pour être transformée en restaurant. Dans les étages, où 72 logements seront livrés à l’issue du chantier, en mars 2023, la restructuration est totale : elle implique la construction de planchers en acier, d’escaliers, de coursives, de passerelles en métal et une mise aux normes des garde-corps historiques auxquels s’ajouteront des éléments métalliques.

Dédié au bien-être

Par ailleurs, les trois étages de surélévation seront reculés, afin de créer des balcons, en accord avec les Architectes des Bâtiments de France. L’utilisation du métal offre la possibilité de préfabriquer les éléments, permettant ainsi de raccourcir les délais de chantier. Ici, la création du plancher au-dessus des commerces sera finalisée sous 30 jours à compter du 1er janvier 2022 afin de leur permettre de continuer leur activité sur toute la durée du chantier modulable qui permettra les co-activités au sein d’un même projet. En mars 2023, c’est l’ensemble du Palais de Cristal qui sera ouvert au public, seniors et autres : en sous-sol, un spa, un bassin de nage et une salle de sport viendront rappeler la destination première du bâtiment, et enrichir l’offre d’activités du cœur de ville. Assurément, le numéro 3 de la rue Gambetta n'est plus loin de recouvrer le cachet qui fit sa réputation d'antan.