«Je choisis la French Tech»
Le nouveau plan du gouvernement pour soutenir l’écosystème
Le gouvernement vient de lancer un plan d’action pour encourager les acteurs économiques à acheter les solutions proposées par les start-up françaises.
Doubler
le recours aux start-up par les acheteurs publics et privés d’ici
2027. C’est l’objectif ambitieux du plan de soutien récemment
annoncé par le gouvernement, afin de promouvoir l’utilisation des
solutions mises au point par les start-up françaises, par les
entreprises et les administrations publiques.
Avec
25 000 start-up qui ont créé plus d’un million d’emplois, dont
29 licornes valorisées à plus d’un milliard d’euros,
l’écosystème français propose une très large offre de solutions
technologiques. Mais la French Tech continue de rencontrer de réelles
difficultés à vendre ses produits et services aux grands acheteurs
français que sont les grands groupes, l’État et les
administrations. Avec le plan d’action baptisé «Je choisis la
French Tech», le gouvernement entend donc encourager la
commande publique et privée en direction des start-up.
Mieux informer et faciliter la mise en relation
Pour
atteindre cet objectif, le plan prévoit tout d’abord de développer
les actions de sensibilisation et de formation des acheteurs publics
et privés à la procédure
des «achats innovants». Ce
dispositif, lancé en 2018 à titre expérimental et pérennisé en
2021, permet aux acheteurs publics
de passer des marchés de
travaux, fournitures ou services innovants de moins de 100 000 euros
HT, sans publicité, ni mise en concurrence préalables.
De
son côté, la Mission French Tech, qui a été créée au sein du
ministère délégué à l’Economie numérique, va contacter les
acheteurs de tous les ministères pour recenser leurs besoins et leur
proposer des listes de start-up susceptibles d’y répondre. En
parallèle, une trentaine d’évènements vont être organisés,
d’ici à la fin de l’année, pour mettre en relation les start-up
et les acheteurs publics et privés français.
Coup de pouce sur le financement
L’accent
va également être mis sur de nouveaux financements pour les acteurs
émergents, via la direction des achats de l’État – qui devrait
doubler la commande à destination des PME innovantes d’ici 2027 (de 2,4% à 4%, pour un montant
avoisinant 1 milliard d’euros) – et le Plan France 2030.
Les 125 lauréats du programme French Tech 2030
(dont les noms ont été dévoilés le 14 juin dernier) vont
ainsi bénéficier d’un accompagnement pour les aider à cibler les
acheteurs publics qui peuvent être intéressés par leur offre, afin
qu’ils puissent se positionner sur les appels d’offres
correspondants.
Adapter la réglementation et jouer sur la communication
Autre
levier d’action : l’élaboration et la mise en place d’un
cadre réglementaire adapté et incitatif pour encourager les
entreprises à collaborer avec les start-up. Un
groupe de travail, va être chargé de formuler, d’ici 2024,
des propositions permettant lever les principaux freins d’ordre
réglementaire – dont le risque de dépendance économique, et les
questions liées à la propriété intellectuelle – qui entravent
le développement des relations entre start-up et acheteurs privés.
Un observatoire sera créé, piloté par le Médiateur des
entreprises, Pierre Pelouzet.
Enfin,
le gouvernement va mettre l’accent sur la communication destinée à
valoriser les collaborations entre les grands donneurs d’ordre
publics et privés et les start-up françaises,
via notamment l’attribution d’un prix pour récompenser les
initiatives en ce sens.
500 entreprises partenaires, d’ici fin 2023
Pour
atteindre ces objectifs, le plan «Je choisis la French
Tech» va s’appuyer sur un large réseau de partenaires.
Plusieurs fédérations professionnelles, associations du numérique
et acteurs publics (dont des ministères) se sont ainsi engagés à
organiser des rencontres entre start-up et acheteurs publics et
privés, à mobiliser les membres de leur réseau en faveur de la
French Tech et à désigner un référent
«Je choisis la French
Tech» en leur
sein.
En parallèle, plus de 250 entreprises, dont une centaine de grands groupes, se sont engagés à doubler leurs achats auprès des start-up d’ici 2027 ou à doubler le nombre de celles référencées en tant que fournisseurs, à désigner un référent start-up, à mettre en place un processus d'achat accéléré et à organiser des évènements autour de la French Tech… L’objectif est d’atteindre 500 entreprises partenaires, d’ici fin 2023.
Appel
à projets cybersécurité
Dans le cadre du plan France 2030 et de la stratégie nationale pour la cybersécurité, le gouvernement vient de publier une nouvelle vague de l’appel à projets visant à soutenir le développement de briques technologiques innovantes et critiques en matière de cybersécurité. Deux premières vagues d’appel à projets ont déjà été lancées sur des problématiques précises, telles que la sécurisation des infrastructures critiques, des suites collaboratives de travail, ou la résilience des petites structures. La troisième vague porte sur l'évaluation de cybersécurité et l’appel à projets est ouvert jusqu’au 7 novembre prochain. Le cahier des charges est consultable sur le site de Bpifrance.