Le Nord-Pas-de-Calais aspire aux énergies marines renouvelables

Organisé en novembre à Boulogne-sur-Mer par le Campus de la mer et l’université du Littoral Côte d’Opale, un colloque international a offert une tribune aux collectivités et aux entreprises désireuses de se lancer dans les énergies marines renouvelables.

Le minsitre Frédéric Cuvillier a conclu les travaux du colloque.
Le minsitre Frédéric Cuvillier a conclu les travaux du colloque.

Le Nord-Pas-de-Calais, dans le secteur des EMR, affiche ses ambitions. Son Conseil régional a lancé en 2013 une étude, dont la maîtrise d’œuvre a été confiée à la mission Capécure 2020, pour apprécier le potentiel de développement des EMR dans le port de Boulogne et évaluer la faisabilité technique, économique et environnementale de nouvelles productions d’énergie. Pour Antoine Libeaux (EDF), rien n’est a priori écarté : éolien, hydrolien, houlomoteur, marémoteur, osmotique (gradient de salinité), thalassothermie. Sébastien Ledoux, du cabinet Artelia en charge de l’étude, doit rendre ses conclusions en décembre à la communauté d’agglomération du Boulonnais qui souhaite créer un site démonstrateur à la disposition des constructeurs.

D.R.

Le ministre Frédéric Cuvillier a conclu les travaux du colloque.

Des éoliennes au large de Berck. Le projet de l’énergéticien wpd offshore France est plus précis, mais à horizon plus lointain. Retenu lors du premier appel d’offres lancé par l’Etat pour la création de deux parcs en Manche au large de Fécamp (83 éoliennes) et de Courseulles-sur-Mer (75 éoliennes), au sein d’un consortium initié par EDF énergies nouvelles et Alstom, et en course dans le cadre du second appel d’offres pour deux autres sites en Vendée et au Tréport, cet opérateur est déjà prêt à poser sa candidature pour le secteur de Bassure de Baas, à 12 km au large de Berck-sur-Mer. «Nous travaillons sur ce projet depuis 2009, confirme son directeur Vincent Bales. Nous avons identifié une zone techniquement propice avec 20 mètres de fond.» Concrètement, le projet comprendra huit lignes de dix éoliennes (de 100 m de haut) espacées de 900 m. L’énergie fournira la consommation domestique (chauffage compris) de 750 000 habitants, soit la moitié de la population du Pas-de-Calais. Les machines seront construites en France pour moitié par Alstom et pour l’autre par un tissu de PME sous-traitantes. L’assemblage se fera au port de Dunkerque, qui a déjà servi de base terrestre pour la construction de parcs éoliens au sud-est de l’Angleterre, tandis que celui de Boulogne servira de base de maintenance. «En période d’exploitation, annonce le chef du projet, Antoine Monteillet, 100 emplois directs y seront créés : 60 techniciens, mais aussi des ingénieurs et des marins qui se relaieront à bord de trois navires spécialisés.»

En conclusion du colloque, Frédéric Cuvillier, ministre chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, a rappelé «les enjeux pour la société de demain de la ‘croissance bleue’, et le potentiel encore inexploité que représente l’ensemble de l’espace marin sous souveraineté française : 11 millions de km²».