Le Nord-Pas-de-Calais à contre-courant de la tendance économique nationale

Contrairement à l'ensemble de l'Hexagone, notre région a observé un recul de son activité économique en janvier 2015 selon la Banque de France. L’hétérogénéité des secteurs demande un examen approfondi de l'enquête de conjoncture mensuelle de l'institution.

L'enquête de conjoncture mensuelle de la Banque de France révèle une situation régionale distincte du reste de la France.
L'enquête de conjoncture mensuelle de la Banque de France révèle une situation régionale distincte du reste de la France.
L'enquête de conjoncture mensuelle de la Banque de France révèle une situation régionale distincte du reste de la France.

L'enquête de conjoncture mensuelle de la Banque de France révèle une situation régionale distincte du reste de la France.

Créée il y a plus de deux siècles par Bonaparte, la Banque de France livre dans ses enquêtes de conjonctures mensuelles les tendances de notre économie régionale. Ainsi, en janvier 2015, la production industrielle a accusé un léger tassement, sauf dans les secteurs des industries agroalimentaires et des matériels de transport. La bonne nouvelle reste que cette évolution n’a pas impacté l’emploi. Les carnets de commandes, eux, s’améliorent mais restent trop juste dans la majorité des secteurs. Parallèlement, la demande dans les services est globalement en recul, à l’exception de l’information-communication et le travail temporaire. On observe donc de grandes différences de situation au sein même de l’industrie et des services.

L’industrie, du ralentissement vers le rebond ? Constituant 17,6 % de l’ensemble des effectifs salariés1, l’industrie voit son indicateur régional du climat des affaires2 se replier et s’éloigner de sa moyenne de longue période. Alors qu’elle progresse clairement en France, la production industrielle régionale accuse un tassement en janvier. La hausse d’activité de fin 2014 s’est donc essoufflée. Les prix sont toujours orientés à la baisse, notamment dans les équipements électriques et les autres produits industriels. Dans la plupart des secteurs, les carnets de commandes comme les trésoreries sont inférieurs aux moyennes de longue période. La demande reste quant à elle globalement stable, sauf pour l’industrie agroalimentaire et le secteur du matériel de transports s’appuyant sur une augmentation des commandes. En effet, les industries agroalimentaires tirent leur épingle du jeu et enregistrent une hausse d’activité en janvier. Pour les prochaines semaines, les industriels, optimistes, anticipent même une hausse de la production pour tous les secteurs ! Mais, pour l’heure, l’industrie accuse un ralentissement dans la région et elle n’est pas la seule.

Les services marchands en difficulté, sauf l’informatique. Contredisant les anticipations de fin 2014, l’activité et la demande dans les services sont en recul dans notre région, tandis qu’elles progressent légèrement au niveau national. Se démarquant du reste du pays, l’activité globale des services marchands, constituant environ 40 % de l’ensemble des effectifs salariés1, est en net repli. La baisse est particulièrement forte dans les transports, l’hébergement-restauration et certains services aux entreprises. Seuls les secteurs de l’information-communication et du travail temporaire continuent de bénéficier d’une demande dynamique. Signal alarmant, dans les services marchands en général, l’indicateur du climat des affaires se détériore pour le cinquième mois consécutif et retrouve son niveau de fin 2013, même si les réalités des secteurs restent variées. En effet, lorsque dans les activités informatiques et services d’information les effectifs et l’activité progressent, l’activité et la demande sont en net recul pour le quatrième mois d’affilé dans l’hébergement et la restauration.

Des situations contrastées qui ne doivent pas faire oublier une situation régionale globale différente du reste du pays, appelant donc des réponses locales précises et adaptées.

1. Source : ACOSS – URSSAF 31/12/2013.
2. Un indicateur du climat des affaires permet une lecture rapide et simplifiée de la situation conjoncturelle. Il résume par une variable synthétique l’évolution des soldes d’opinion qui présentent des évolutions similaires dans le temps. En hausse, il traduit une amélioration du climat conjoncturel ; en baisse, sa dégradation (100 = moyenne de longue période).