Le moral des patrons de TPE pour leur activité tient bon
Pessimistes quant à l'évolution économique du pays, méfiants vis-à-vis du pouvoir politique, les patrons de TPE restent confiants dans leur propre trajectoire . Ils s'inquiètent des coûts liés à la transition écologique, d'après le dernier baromètre Fiducial.
Un état d'esprit plutôt mitigé. Va-t-il perdurer ? Le 19 octobre, Fiducial publiait son 73e baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP. Parmi les principaux constats de l'étude, un état d'esprit des dirigeants des TPE qui associe un optimisme croissant concernant leurs propres activités à un pessimisme également croissant dans le climat général des affaires, assorti d’une défiance toujours plus grande vis-à-vis du politique. Seulement 27 % des sondés déclarent avoir confiance dans les mesures et actions économiques annoncées par Emmanuel Macron et son gouvernement. Il ne s'agit pas du record historique depuis vingt ans, détenu par François Hollande (12 % en 2016).
Néanmoins, la chute est brutale au regard des attentes suscitées par l'actuel président de la République : au début de son premier mandat, 54 % des sondés se déclaraient confiants. En même temps, le pessimisme concernant le climat des affaires croît pour atteindre 73 % des interrogés. À rebours de ces tendances négatives, 63 % des sondés se déclarent optimistes pour leur propre activité, une tendance en forte hausse (+ 15 points, en six mois). À la base, les indicateurs économiques et financiers restent globalement stables, selon les dirigeants des TPE. 73 % d'entre eux déclarent ne pas rencontrer de difficultés financières.
Ce taux est en progression forte sur les trois derniers mois : ils étaient 56 % au premier trimestre de cette année et 61 % au second. Mais parmi ceux qui connaissent des difficultés financières, le tiers pourraient être contraints de déposer le bilan ou cesser leur activité. Et 7 % des sondés ont renoncé à réaliser un emprunt ces derniers mois en raison de la hausse des taux d’intérêt. Autre constat de l'étude, en matière d'emploi, le niveau de suppressions de postes reste stable depuis juillet dernier (8 % des dirigeants), tandis que les embauches concernent 12 % des décideurs interrogés.
L' IA ? Non merci...
Interrogés sur les enjeux qu’ils considèrent essentiels, les dirigeants évoquent la transition écologique (64 %), la transition numérique et la digitalisation des activités (55 %), suivies de la formation des collaborateurs (54 %) et de la RSE (52 %). Et 80% déclarent avoir déjà réalisé ou vouloir engager une action en matière de RSE ou pour l'écologie. Ils sont 64 % à avoir mis en place des solutions, afin de mieux maîtriser la consommation d’énergie dans leurs locaux, soit 20 points de plus qu’en 2015.
Mais la flambée des prix a probablement constitué une motivation non négligeable à cette transition écologique. D'autant que la part des sondés pour lesquels les problématiques environnementales et écologiques sont synonymes de surcoûts de production qui réduisent leurs marges a beaucoup augmenté pour atteindre 54 % ( 14 points de plus qu’en septembre 2015). Sur d'autres priorités aussi, la transition numérique et la digitalisation des entreprises, la position des décideurs a beaucoup évolué. La proportion de ceux qui considèrent que ces sujets recèlent autant de menaces que d'opportunité descend à 48 %, soit 11 points de moins qu'en 2017.
À présent, 31 % des dirigeants estiment que le numérique comporte plus d’opportunités que de menaces, vs 25 % en 2017. Et à l'autre extrême, pour 18 % des interrogés le numérique représente davantage de menaces que d’opportunités, en hausse sensible comparée aux années précédentes (14 %, en 2017 et 13 %, en 2016). Quant aux intelligences artificielles génératives, 76 % des sondés indiquent ne jamais les avoir utilisées et ne l’envisagent pas pour l’instant. Mais le sujet divise : les IA sont perçues par 34 % des dirigeants comme une menace, par 31 % comme une opportunité et par 35 % comme ni l'un ni l'autre.