Le Mois de la création s’invite au lycée Saint-Martin

Dans le cadre du Mois de la création reprise d’Entreprise, le lycée Saint- Martin a accueilli une conférence sur le thème Créer, reprendre et développer une entreprise dans l’alimentaire. Placée sous l’égide de J’entreprends en Somme, avec la participation active d’Agro- Sphères et de la chambre de métiers et de l’artisanat de la Somme, cette intervention a permis aux professionnels de l’alimentaire, et à ceux qui le deviendront un jour, d’avoir un éclairage précis sur les choses à savoir avant de créer, reprendre ou développer une entreprise dans ce secteur.

Fanny Desrousseaux, chargée de mission à Agro-Sphères, et Bernard Capron écoutent attentivement l’exposé de Caroline Mansart.
Fanny Desrousseaux, chargée de mission à Agro-Sphères, et Bernard Capron écoutent attentivement l’exposé de Caroline Mansart.

 

Fanny Desrousseaux, chargée de mission à Agro-Sphères, et Bernard Capron écoutent attentivement l’exposé de Caroline Mansart.

Fanny Desrousseaux, chargée de mission à Agro-Sphères, et Bernard Capron écoutent attentivement l’exposé de Caroline Mansart.

Pour la première fois dans un lycée hôtelier, ainsi que le précisait Jean- Jacques Eletude, chef d’établissement du lycée Saint-Martin, le réseau J’entreprends en Somme avait programmé une conférence sur les entreprises alimentaires dans un lieu « des plus appropriés » comme le soulignait Ludivine Rocq, chargée de communication à Somme initiative. Devant un auditoire nombreux et attentif, Bernard Capron, président de Somme initiative, avant de laisser la parole aux différents intervenants, a conclu la présentation de la soirée par un souhait destiné aux porteurs de projet présents dans la salle : « Pour créer une entreprise, il faut un petit grain de folie. Je vous souhaite d’avoir ce grain de folie. » Et de l’avis quasi général, dans l’alimentaire peut-être encore plus que dans n’importe quel autre domaine.

Une réunion, deux temps forts
Si sympathique que puisse être Caroline Mansart, chargée de développement hygiène-sécurité-environnement à la CMA de la Somme, force est de constater que les nombreuses contraintes qu’elle a énumérées ont de quoi faire réfléchir les plus motivés. « La première des choses est de bien définir son projet, explique-t-elle. Car les normes d’hygiène et de sécurité sont différentes selon l’activité (sur place, à emporter, sousvide, frais…) ». S’en suivit une longue litanie de contraintes et de mises en garde. Tout d’abord sur la traçabilité : « Les services de contrôle ne donnent pas de conseils, ils ne font que de la répression. Alors, en cas de doute, rapprochez-vous de la CMA. » Sans oublier les normes obligatoires en termes de nettoyage, de formation, de sécurité, « notamment la loi 2005/102 sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, une loi très très contraignante », selon Caroline Mansart.
Contraignante à l’image du reste d’ailleurs, ce qui fera dire avec humour à Bernard Boutboul, directeur général de Gira conseil et second intervenant de la soirée : « Après ça, si j’avais eu envie de créer mon entreprise, j’aurais changé d’avis. » Pourtant, le spécialiste marketing et développement de la restauration ne sera guère plus optimiste dans ses propos sur l’évolution de la restauration, notamment sur la consommation alimentaire hors domicile, en résumant : « Qui aurait pensé qu’au pays de la gastronomie, on aurait mangé un jour dans une stationservice ? » Puis d’étayer ses propos par des chiffres éloquents : « En France, sur 316 961 endroits où l’on peut manger moyennant finance, il y a environ 80 000 restaurants. » Ce qui en dit long sur la tendance future de la restauration comme l’affirme Gérard Boutboul : « Ça va être l’explosion de la vente à emporter dans la restauration traditionnelle. D’ailleurs, tous les trois-étoiles au Michelin ont ouvert leur sandwicherie. » De la cuisine gastronomique au fast-food, « il n’y a en fait que deux stratégies pour réussir : être le meilleur ou être le moins cher ». Les porteurs de projet à qui étaient destinés toutes ces informations ont donc maintenant toutes les clés en mains pour se lancer.