Reprise de Valdunes à Leffrinckoucke
Le ministre Roland Lescure vient «redonner de l’espoir aux salariés»
L’entreprise française Europlasma a officiellement repris les usines Valdunes de Leffrinckoucke et de Trith-Saint-Léger le 21 mars dernier, après le désengagement de son actionnaire chinois, MA Steel, et une année de difficiles négociations. Le jour même, Roland Lescure, ministre délégué à l’industrie, est venu partager le soulagement des salariés et apporter son plein soutien aux 131 qui ne seront pas repris et auxquels il a promis des solutions de reclassement.
De l’aveu même du président de la République, Emmanuel Macron qui s’est personnellement investi dans la bataille, la partie serait très difficile à gagner. Finalement, le tribunal de commerce de Lille a validé, ce mercredi 20 mars, la reprise des deux usines Valdunes de Leffrinckoucke (près de Dunkerque) de Trith-Saint-Léger (près de Valenciennes) par le groupe bordelais Europlasma, spécialiste du recyclage des déchets, et qui s’est récemment porté acquéreur de plusieurs usines en difficultés. La reprise a été effective dès le lendemain, le 21 mars, et a donné lieu à une visite du ministre délégué à l’industrie, Roland Lescure sur le site de Leffrinckoucke.
Celui-ci est venu dire, d’abord, son soulagement de voir l’outil de travail et le savoir-faire de Valdunes préservé. Soutenir, ensuite, les 131 salariés (sur 309) qui ne seront pas gardés. «Nous ne les laisserons pas tomber. Mes équipes vont suivre chaque cas et s’assurer que des solutions de reclassements soient trouvées. Le formidable réindustrialisation que connaît actuellement le territoire devrait nous y aider», a commenté le ministre. Remercier, enfin, les salariés pour leur motivation intacte à redresser une usine où - après dix ans de pertes continues (plus de 10 millions par an) ayant conduit l’actionnaire chinois MA Steel à se désengager -, tout est à reconstruire.
Changement de modèle économique
Grand motif de satisfaction et de confiance de Roland Lescure : D’abord, Europlasma va investir 15 millions sur trois ans pour moderniser l’outil de production, notamment. L’État suivra jusqu’à 15 millions d'euros également sous forme de prêt. Les collectivités locales seront mises aussi à contribution à hauteur de 5 millions d’euros. À noter également que la SNCF, cliente historique de Valdunes, est entrée au capital de l’entreprise à hauteur de 1 million d’euros. Sans cet engagement fort de l’Etat et des collectivités, Valdunes n’aurait pas pu être sauvée.
Ensuite, Europlasma a un vrai projet de transformation du modèle économique du groupe afin de le rendre à nouveau rentable. En plus de la fabrication des roues pour trains, son activité historique, le groupe veut, en effet, mettre l’accent sur le développement du «galet», une diversification dans laquelle l’usine s’est engouffrée il y plusieurs années. Selon les salariés de Valdunes, le galet, sorte de roue qui entre dans la composition des roulements pour les ponts roulants, constitue un vrai axe de développement intéressant puisqu'il concerne toute l'industrie et pas seulement le secteur ferroviaire. Quant aux roues pour les trains justement, le groupe entend, à moyenne échéance, les fabriquer à partir d’acier et d’énergie verte, afin de se démarquer de la concurrence et de trouver des débouchés auprès d’entreprises sensibles au discours écologique.
Si rien n’est encore tout à fait gagné, les salariés de Valdunes ont retrouvé un peu de sérénité après une année très compliquée où il a fallu aller travailler chaque jour sans savoir si l’usine serait encore debout le lendemain.