Le micro prêt d’honneur fête sa première année
Opérationnel depuis avril 2012, le microprêt d’honneur lancé conjointement par Somme Initiative et le conseil général de la Somme, permet aux bénéficiaires du RSA de créer leur entreprise. Un an après, une dizaine de dossiers ont été montés et validés, permettant la mise en orbite de nouveaux entrepreneurs.
Si la création d’entreprise est un parcours long et semé d’embûches, l’expérience exclut trop souvent bon nombre de personnes pour des raisons financières. Il est possible aujourd’hui pour les allocataires du Revenu solidarité active (RSA), de bénéficier d’un prêt à taux zéro grâce à l’alliance de l’association Somme Initiative, dont l’action principale est d’orienter les créateurs d’entreprises dans leurs projets, et du conseil général de la Somme.
Sur plus de 200 demandes d’informations, une vingtaine d’allocataires du RSA ont effectué des demandes de financement. Aujourd’hui, 10 entreprises sont nées grâce à ce système.
Un outil supplémentaire
L’origine du micro-prêt d’honneur était de venir en complément d’un dispositif mis en place il y a trois ans par conseil général baptisé Aide personnalisée de retour à l’emploi (APRE). Ce dispositif permet aux bénéficiaires du RSA d’avoir, dans le cadre d’un projet, une subvention pouvant aller jusqu’à 3 000 €. « Pour un bénéficiaire du RSA qui présente un projet cohérent et que l’on a construit ensemble, on peut, en plus de l’APRE, mettre en place un micro-prêt, et arriver à un total de 6 000 €. 3 000 € à taux zéro et 3 000 € de subventions » explique Claudine Jacob-Ternisien, directrice de Somme Initiative.
Une ligne dédiée à ce projet, financée en totalité par le conseil général de la Somme, a donc été mise en place pour pouvoir accorder ces prêts d’honneur dont les montants sont plafonnés à 3 000 € maximum, remboursables en quarante-huit mois. « Notre métier d’origine c’est d’accompagner tous types de créateurs d’entreprise dans le conseil et par un financement à taux zéro. On voit bien que pour les allocataires du RSA, 6 000 €, ça représente beaucoup. »
Des parcours très différents
Ce dispositif a permis à dix personnes de monter leur projet (salon de coiffure, boutique de vêtements, de fleurs…) parmi eux, Mathieu Louchet. Ce jeune entrepreneur est depuis un an, l’heureux fondateur de Lava Rapido, une entreprise de nettoyage de véhicules sans eau mais avec des produits 100 % naturels : « J’ai trouvé l’idée sur Internet, je me suis inspiré de franchises déjà existantes tout en incluant le principe écologique, essentiel pour moi, et des prix attractifs pour 1 h 30 ou 2 h 30 de travail. » Installé à Moreuil (Somme) depuis son retour de Colombie, Mathieu Louchet aspire désormais à continuer sur sa bonne lancée : « Cela va faire quasiment un an que je suis installé, je n’ai pas à me plaindre, j’ai fait mon trou. Au début j’ai fait beaucoup de publicité sur internet, ce qui a attiré essentiellement des particuliers. C’est maintenant en train de s’équilibrer avec les entreprises. Je me déplace chez les particuliers et en entreprises et je fonctionne aussi avec des contrats. J’ai une base d’environ 365 clients aujourd’hui ! » conclut l’entrepreneur.