Le métro lillois classé parmi les meilleurs au monde
Keolis, l'opérateur du métro lillois, dévoile une étude indépendante, qui classe plusieurs de ses réseaux de métro automatique sans conducteur parmi les meilleurs du monde. Celui de Lille, pourtant le plus ancien, arrive en tête de plusieurs classements.
Opérateur du métro lillois, Keolis a de quoi être fier. Un cabinet de conseil indépendant publie en effet une étude comparative entre 25 lignes de métro automatisées dans le monde. Et force est de constater que les différents réseaux gérés par la filiale de la SNCF s’en tirent très bien, avec une mention spéciale à Lille, plusieurs fois en tête de classement malgré l’âge canonique des infrastructures datant de 1983. En termes de performance, Keolis truste les trois premières places avec ses deux lignes lilloises et sa ligne londonienne. Les mêmes sont en tête quant à la fiabilité et la qualité de service. “Une grande fierté” pour Keolis, qui, avec 137 km de lignes exploitées dans le monde, 5 milliards de CA et 58 000 salariés dans le monde, se place en leader mondial du métro automatique sans conducteur. Avec ses 44 kilomètres de lignes, le réseau lillois, le plus ancien au monde, reste le seul européen dans le top 5 mondial, après des géants comme Vancouver (86,8 km) ou Singapour (76,5 km).
Un mode de transport avantageux. Un coup de projecteur bienvenu pour Keolis, qui fait valoir son expertise dans la gestion de ces réseaux automatiques alors que plusieurs appels d’offres sont en cours, à Ryad, à Doha, à Paris et, bien sûr, à Lille. L’opérateur s’appuie également sur l’étude du cabinet Wavestone pour rappeler les avantages du métro automatique sans conducteur sur les autres modes de transport urbain. “La vitesse commerciale d’un métro automatique est plus élevée, jusqu’à 58 secondes en heure de pointe, et la fréquence est adaptable en temps réel selon l’affluence. Surtout, le métro automatique permet de maintenir des fréquences élevées même en heures creuses, ce qui contribue fortement à l’attractivité du réseau, pointe Frédéric Baverez, le directeur exécutif de Keolis France. Et, sur le long terme, les infrastructures coûtent moins cher grâce à une consommation d’énergie optimisée et à une conduite plus régulière. Enfin, la sécurité est maximale, nous n’avons jamais eu aucun accident sur nos lignes, ce qui veut dire moins d’interruption de service.“
Le projet lillois. À Lille, l’opérateur historique du réseau est en concurrence avec Transdev pour la délégation de service public sur la période 2018-2025. Une procédure qui n’est pas de tout repos, puisque l’appel d’offres, déclaré infructueux par la Mel en décembre, a dû être relancé en janvier. Mais si Keolis refuse de commenter les appels d’offres en cours, l’opérateur n’a pas manqué de présenter ses projets pour le réseau lillois. Si tout se passe selon ses vœux, le doublement des rames de la ligne 1, qui passeront de 26 à 52 mètres, devrait ainsi avoir des effets bénéfiques sur la ligne 2. Et 27 anciennes rames de la L1 seraient affectées à la L2, pour en renforcer les cadences et donc l’attractivité, qui reste faible. Le tout à un coût raisonnable, avance Keolis, puisque seulement 27 rames neuves de type boa seraient achetées à Alstom ; 26 anciennes rames de 26 mètres seraient rénovées et couplées, pour porter à 40 le nombre de rames circulant sur la ligne. Cette modernisation du matériel roulant s’accompagnerait aussi d’une amélioration du pilotage, avec un système CBTC (“communication based train control”) de dernière génération, assurant une fréquence et une consommation d’énergie optimales. Rendez-vous début septembre pour connaître la décision de la Mel.