Le marché de l’immobilier ancien se tient
Pour l’instant, le marché de l’immobilier ancien reste relativement stable, d’après la Fnaim. Mais les professionnels du secteur craignent une remontée des taux d’intérêt qui pourrait bousculer le marché et demandent au gouvernement de réagir.
Entre juillet 2013 et juin 2014, 728 000 transactions ont été effectuées dans l’immobilier ancien, d’après la Fnaim, la Fédération nationale de l’immobilier. L’organisation syndicale des professionnels du secteur présentait les évolutions du marché immobilier au premier semestre 2014, ainsi que les résultats de la 14ème vague du baromètre Fnaim/ Ifop sur les perceptions des ménages vis à vis de ce marché, ce 3 juillet, à Paris. «L’activité reste correcte mais cela cache de grandes disparités locales. Il y a des endroits où il n’y a plus du tout d’activité», estime Jean-François Buet, président de la Fnaim. Dans ce contexte, l’augmentation, aussi limitée soit-elle, des droits de mutations, constitue une «mauvaise idée», pour Jean-François Buet. Concernant les prix dans l’immobilier ancien, ces derniers ont baissé de 1,9 %, sur les douze derniers mois glissants (-2,5 % pour les appartements, -1,4 % pour les maisons). La situation est effectivement appréhendée par les trois quarts des ménages, qui estiment que les prix dans l’immobilier ancien sont restés stables, ou ont plutôt baissé, d’après le baromètre. Au chapitre de l’évolution de l’activité, le volume des transactions a diminué de 7,7 % entre juin 2001 et juin 2014. En revanche, à plus court terme, entre juillet 2013 et juin 2014, le nombre de transactions a augmenté de 1,3 %. Plusieurs indicateurs inquiètent la Fédération dans la conjoncture actuelle. «On creuse un déficit de logements structurel et durable. Et ce déficit va se répercuter sur l’ancien», argumente Jean-François Buet. Et la Fnaim de rappeler les chiffres de la construction de logements neufs, qui sont en baisse. En 2011, elle a dépassé les 400 000 logements. Pour 2014, elle devrait tourner autour de 300 000, avec de fortes différences régionales. Autre sujet de préoccupation, la situation pourrait se gâter sérieusement en matière de conditions de financement des achats immobiliers, pour les ménages. «Les taux sont amenés à remonter très prochainement», pronostique Philippe Taboret, qui table sur une évolution de la politique de la BCE, la Banque centrale européenne. Conséquence, à la rentrée, et courant 2015, le pouvoir d’achat des emprunteurs pourrait être affecté. L’organisation professionnelle émet trois propositions pour relancer le marché. Elle préconise de réinstaurer le prêt à taux zéro (PTZ) dans l’ancien, sans travaux mais d’un montant limité et sous conditions de ressources, afin d’abonder l’apport personnel des ménages modestes. Ensuite, pour la taxation des plus-values immobilières, il conviendrait d’unifier les abattements pour durée de détention pour que l’exonération soit acquise au bout de 22 ans, aussi bien pour l’impôt que pour les prélèvements sociaux. Enfin, la Fnaim propose la création d’une aide intergénérationnelle entre grands-parents et petits-enfants, sous forme de dotation ou de don manuel non fiscalisé, sous condition de remploi des fonds pour un achat immobilier.
Jeunes et propriétaires à la fois
Car les petits-enfants seraient avides de s’acheter un logement, d’après le focus sur les jeunes de 24 à 34 ans réalisé par le sondage lfop. Dans cette tranche d’âge, ils seraient 42 % à être déjà propriétaires de leur logement, contre 58 % de la population totale. Et parmi les jeunes non propriétaires, plus de la moitié (56 %) envisagent de le devenir à court ou moyen terme. Côté produit, «ils recherchent des surfaces au-delà de ce qu’ils ont, en moyenne supérieure à 100 m2 », remarque Jean-François Buet. Le profil type : ces acheteurs primo-accédants se situent plutôt en Province, et, dans les zones rurales, ils se dirigent plus volontiers vers le neuf. En clair, ils achètent un pavillon. Au niveau des budgets, cette population envisage, en moyenne, un achat de 130 000 euros, avec un apport personnel de l’ordre de 25 000 euros. Quant aux freins évoqués pour l’accès à la propriété, sont cités : des prix élevés, la crainte de s’endetter trop longtemps, le manque d’aide financière, la difficulté d’accéder au crédit, ou encore des revenus insuffisants. Il est vrai que ces hésitations s’expliquent assez aisément, dans un contexte de croissance atone, avec un taux de chômage qui dépasse les 10 % et des dépenses des ménages qui ont baissé de 0,5 %,au premier trimestre 2014, d’après l’Insee.