Le marché de la reprise reste très dynamique en région

Pour la 4ème fois, In Extenso Finance et Transmission, en partenariat avec Epsilon Research, publie le panorama «Régions et transmission : panorama des cessions et acquisitions de PME». A l'heure de la crise économique, les Hauts-de-France peuvent s'appuyer sur des secteurs dynamiques, porteurs pour le marché de la transmission et de la reprise d'entreprises.

"On observe une vraie dynamique des repreneurs, une amorce d'un futur rééquilibrage», se réjouit Franck Lamotte.
"On observe une vraie dynamique des repreneurs, une amorce d'un futur rééquilibrage», se réjouit Franck Lamotte.

Cette étude analyse, sur le premier semestre, l’impact de la Covid-19 sur l’activité M&A (Mergers and acquisitions, ou fusions-acquisitions) des petites et moyennes entreprises françaises : d’ores et déjà, on observe, sur le plan national, une baisse de 45% (janvier à mai 2020 versus janvier à mai 2019) après une année 2019 particulièrement exceptionnelle et des multiples de valorisation records. Au total, un panel de 825 cessions concernant des PME dont la valorisation est comprise entre 1 et 50 M€. «Si l’année 2019 est marquée par une croissance significative des opérations de transmissions d’entreprises en Hauts-de-France, 2020 sera marquée par la crise de la Covid-19, qui a brutalement mis à l’arrêt l’activité de nombreuses entreprises» introduit Franck Lamotte, directeur régional d’In Extenso Finance & Transmission. Néanmoins, malgré la situation, se profilent de nouvelles opportunités pour les entreprises qui font le choix de la croissance externe dans un contexte incertain.

Prédominance du secteur des TMT et des biens d’équipements

53% des opérations réalisées durant le premier semestre 2020 concernent les sociétés dans des secteurs d’activités qui ont surperformé en 2020 et notamment, celui des «Logiciels et services informatiques», déjà très dynamique dans la région. Si les Hauts-de-France enregistrent l’une des baisses les plus importantes du territoire (-72%), cette chute s’explique notamment par une augmentation significative en 2019 (+69%) et une année marquée par de belles opérations ; d’autant plus que les années précédentes étaient elles-aussi marquées par une hausse continue de l’activité M&A, à l’image de 2018-2019 où le nombre de transactions a bondi de 60%. «Les TMT (télécommunications, médias et technologies), les services aux entreprises et aux particuliers et les biens d’équipements concentrent 67% des transactions. Cela reste dans les grandes tendances déjà observées au niveau national et qui se confirment sur le plan régional» poursuit Franck Lamotte. Le territoire de la PME compte d’ailleurs 146 repreneurs personnes physiques. «Il y a beaucoup d’entreprises à vendre et notamment des TPE ou des fonds de commerce. Mais il persiste une différence entre l’offre et la demande, principalement sur les PME.»

5% du volume global des transactions en France

La région a enregistré près de 48 transactions en 2019, pour une valorisation globale de 386 millions d’euros, soit 5% du volume global de transactions en France alors qu’elle accueille 8% des PME nationales. Après l’Ile-de-France, ce sont les Hauts-de-France qui attirent le plus les acquéreurs étrangers (28%), notamment européens. Les TMT et les biens d’équipement enregistrent le nombre le plus important de deals avec 24 opérations (respectivement 101 M€ et 94M€). Suivent les services aux entreprises et particuliers (6 opérations, 48 M€) et le BTP (5 opérations, 30 M€). On peut par exemple citer Oslo Group (Emplio) qui a acquis Eurologiciel, Groupe Stef qui a acquis Dyad ou encore l’accompagnement par Re-Sources Capital des managers et du dirigeant Thierry Gautier pour un MBO sur Cevino Glass.

A noter également que le marché des valorisations comprises entre 15 et 50 M€ a été porteur dans la région (30% contre 24% au niveau national). Ces bons résultats placent les Hauts-de-France en seconde position des régions françaises les plus attractives pour les acquéreurs étrangers. «Les prochains mois seront décisifs pour les entreprises de la région et certains dirigeants pourront intégrer la dimension ‘transmission d’entreprise’ comme une possible solution de sortie de crise» poursuit Franck Lamotte. Bonne nouvelle, à fin juin, In Extenso Finance & Transmission observait une reprise du marché de la transmission avec une baisse de 42% (contre -70% en avril), signe que la reprise était amorcée, plus rapide que pour la crise de 2008. «Evidemment, nous ne retrouverons pas un niveau normal d’activité avant plusieurs mois mais les courbes sont à la hausse depuis fin mai. Racheter une entreprise, c’est reprendre un portefeuilles client, une organisation… Cela peut-être plus simple qu’une création, dans une période complexe. On observe une vraie dynamique des repreneurs, une amorce d’un futur rééquilibrage.»