Le maire de Oisemont veut accroître l'attractivité de sa ville

Picardie La Gazette : Pouvez-vous présentez nous votre ville ?

Amaury Caulier : Oisemont compte 1 200 habitants, un chiffre en baisse depuis plusieurs années mais nous espérons inverser la tendance avec la politique que nous menons. C’est une commune vieillissante malgré un nouveau lotissement car il a été investi par des enfants de Oisemont. 

Pour augmenter le nombre d’habitants nous venons d’acheter des parcelles qui seront revendues. Le but sera de miser sur le multigénérationnel. Nous luttons aussi contre les logements vacants. La municipalité a mis en place une taxe sur ceux inoccupés depuis plus de deux ans. Nous sommes descendus de 75 à 60 logements libres.  

Une taxe sur les terrains nus constructibles a également été instaurée. Nous avons peu d’habitants, mais nous attirons ceux des villages alentours, comme si Oisemont  comptabilisait 2 500 habitants, sans les dotations qui vont avec... C'est une ville attractive mais nous pouvons faire mieux.

Et du côté de l'activité économique ?

Oisemont a la chance de disposer d'une zone d’activités, Les Quarantes, sortie de terre il y a une vingtaine d’années, à la même époque que la rocade. Elle abrite notamment un centre commercial porté par un supermarché, une pharmacie, une boulangerie, un opticien, un magasin de chaussures, un magasin de décoration et une brasserie.  

La zone compte d'autres enseignes, comme un magasin de fleurs/ aliments pour animaux, une bijouterie, un cabinet vétérinaire, un garagiste… C’est le poumon commerçant qui a permis à Oisemont et à ses habitants de gagner de nombreux commerces sur place, un peu au détriment de ceux du centre-ville. 

Nous allons nous servir des parcelles achetées pour créer une connexion entre la zone et le centre-ville, qui sera accessible aux piétons et cyclistes. Le centre reste dynamique, avec un magasin discount accessible aux personnes à mobilité réduite - qui s'est installé lorsque le supermarché a changé d'emplacement -, une maison de la presse, deux banques, deux garagistes, deux coiffeurs, plusieurs restaurants rapides, etc.

L'offre scolaire et de santé sont également étoffées

Oui, nous accueillons environ 800 élèves, dans le collège74, l’école privée, la Maison familiale rural et le regroupement pédagogique concentré de 320 élèves, soit le plus grand de l’académie d’Amiens. 

Côté santé, nous avons une maison de santé pluridisciplinaire avec trois généralistes, un orthophoniste, une sage-femme, six infirmières, un podologue. Il y aussi deux médecins de ville, un dentiste et un kinésithérapeute. Il manquerait un cabinet où pourraient consulter des spécialistes.

Vous bénéficiez de deux programmes pour redynamiser ce centre-bourg, pouvez-vous les détailler ?

En effet, nous sommes retenus dans le cadre de "Petites villes de demain", en binôme avec Airaines, et du programme de la Région concernant la revitalisation des centres-bourgs. La ville doit vraiment être actrice : nous entendons bien nous servir des deux pour travailler sur l’ingénierie. 

Une étude révèle que Oisemont a du potentiel dans les domaines de l’artisanat, du commercial, de l’habitat, de la sécurité… La nouvelle dynamisation du centre-ville reposerait sur des acquisitions immobilières pour faire du commerce (fromagerie, épicerie fine, mercerie, cordonnerie...).

La redynamisation passe aussi par la gestion du stationnement et la sécurisation du centre-bourg. Celle de la rocade étant à la charge du département. Nous n'avons pas encore trouvé notre chef(fe) de projet du programme "Petite ville de demain", mais nous avons bon espoir car plusieurs candidatures nous sont parvenues. Ce recrutement s'effectue avec la CC2SO pour bénéficier de leur fine expertise et le maire d'Airaines puisque pour ce programme, nous formons un binôme. L’une des orientation pourrait être le tourisme, avec par exemple la poursuite de la voie verte dans la commune puis vers Gamaches. Il faut vraiment en profiter car les aides sont importantes pour ces deux programmes. Et la ville possède aussi un musée d’art local qui n’est pas assez connu et pourtant il est vraiment bien !

Votre mairie se refait une beauté…

Nous avons dû nous lancer dans des travaux, car la salle des mariages n’était pas accessible aux personnes à mobilité réduite. Plutôt que d’aménager un ascenseur, nous avons décidé d’emprunter une partie des halles pour y installer la salle des mariages et mon bureau. Ce qu’il restera des halles servira de préau, notamment lors des cérémonies. 

Le bâtiment va être chauffé grâce à la géothermie, la toiture et celle des halles ont été refaites, la façade est en cours de ravalement. Pour résumer, tout est refait du sous-sol jusqu’au clocheton. Les travaux se montent à 850 000 euros mais seuls moins de 152 000 euros restent à la charge de la commune. Le reste est financé par l’État dans le cadre du plan France Relance et par la Région. Cette belle mairie est le point de départ du renouveau de Oisemont. Nous avons commencé par la maison commune.

Avez-vous d’autres projets ?

Certaines rues sont accidentogènes car les véhicules y roulent vite. Des ébauches de solutions ont été trouvées, comme la mise en place d'écluses aux entrées de villages ou de nouveaux stationnements.

Ces décisions doivent être validées par le Conseil départemental, qui en est propriétaire. La mise en œuvre sera réalisée par nos soins. Une partie de l’éclairage public va être remplacé en LED pour un coût, grâce aux subventions, de 27 434 euros sur un total de 125 794 euros. Nous allons remplacer des chaudières au fioul dans plusieurs bâtiments communaux par des pompes à chaleur afin de faire des énergies. 

L’activation de la fibre optique est attendu pour septembre/ octobre. Il y a une grosse attente de la part des administrés et surtout des commerçants et artisans, il existe un réel problème de réseau dans la zone d’activités.

Nous travaillons aussi sur de la vidéoprotection. L’ambition est de quadriller les entrées et les sorties de la commune. Sur tous ces projets, nous communiquons avec les administrés. Nous avons d’ailleurs prévu une rencontre point d’étape à mi-mandat, en juillet.