Le lin labellisé dans les Hauts de Flandre
Sur la base d’un partenariat entre la CCHF (communauté de communes des Hauts de Flandre) et la CUD (communauté urbaine de Dunkerque), le territoire des Hauts de Flandre a fait le choix de promouvoir les ressources locales et rurales afin d’obtenir le label rev3 et se positionner en tant que «Territoire d’innovation» en développant la filière lin.
André Figoureux, le président de la CCHF (maire de West-Cappel et conseiller régional), n’est pas peu fier du travail réalisé dans le cadre du contrat de transition écologique et du COTRI (contrat d’objectifs territoriaux de la troisième révolution industrielle). Cette concrétisation est le fruit d’un travail amorcé en 2017 : le label CTE (contrat de transition écologique) a été obtenu au mois de juillet et le CTI (contrat territoire d’innovation), au mois de septembre.
La CCHF compte 2 304 entreprises, dont 30% dans le secteur de l’artisanat et des services, ainsi que 6 tailleurs de lin. Un premier travail a consisté à œuvrer pour la construction d’un centre aquatique intercommunal à Wormhout, dont le chauffage (eau et air) sera alimenté par la combustion des anas de lin (un déchet issu du tissage). Ce procédé sera élargi à un Ephad et un centre scolaire, et constitue une source de revenus à partir de la valorisation des déchets pour les producteurs de lin et les tailleurs. L’idée d’un PEL (Pôle excellence lin) a alors germé dans l’esprit d’André Figoureux grâce aux échanges avec Philippe Vasseur, président de ma mission rev3, lors de sa visite sur le terrain le 8 juillet. André Figoureux insiste sur le travail d’équipe qui a permis l’aboutissement du projet au mois d’octobre : «Tous les acteurs se sont mobilisés, la Région mais aussi tous les intervenants qui ont fourni un travail soutenu. Le souhait est aujourd’hui d’élargir ce territoire au-delà de la CCHF dans une dimension Haut-de-France. En découlera un capital formation et un travail de recherche et développement avec les industriels (tailleurs, filateurs, tisseurs), mais aussi l’Université du Littoral Côte d’Opale.» Des contacts sont en cours avec des entreprises innovantes afin d’élaborer de nouveaux matériaux, le tout réuni au sein du Pôle d’excellence lin. «Avoir toutes les ressources dans un même lieu, pouvoir synchroniser les actions et harmoniser l’ensemble devrait permettre le début d’une nouvelle aventure, renforcer l’identité du territoire, créer de l’emploi en France grâce au PEL.»
Pour André Figoureux, reste aujourd’hui à attirer des financements des collectivités (communautés de communes, communauté urbaine de Dunkerque, Métropole, Région, départements, État, Europe) et tisser des partenariats avec différents acteurs dans un souci commun : «L’avenir de nos territoires, ne pas monter une usine à gaz, rester dans le pragmatisme, nous sommes confiants…»