Le libre, la nouvelle économie ?
La Chambre de commerce et d’industrie de l’Oise (CCIO), en partenariat avec l’Union des maires de l’Oise, a organisé sa première Journée du numérique, début juin à l’Atelier (Beauvais), sur le thème de l’utilisation du libre dans les collectivités et les entreprises. Une journée durant laquelle les participants ont découvert qu’il représente peut-être une nouvelle opportunité pour eux.
Le numérique, pour la CCIO, c’est tout un programme. L’institution est engagée dans l’économie du numérique, plus encore dans le logiciel libre, depuis quelques années et incite les entreprises et les collectivités à s’y mettre. « Je suis convaincu que le Libre représente une alternative crédible et compétitive. C’est aujourd’hui un marché parvenu à maturité dont l’activité affiche une forte croissance. Le libre est, en effet, économique, adapté aux besoins et attentes, mais aussi sécurisant pour les utilisateurs », confie Philippe Enjolras, président de la CCIO.
Car le logiciel libre, c’est une révolution du logiciel, faite dans les années 80 : un logiciel gratuit, sécurisé, contrôlé par l’utilisateur (le créateur cède les données) et pérenne, mais surtout collaboratif. « Dans un contexte économique contraint pour les collectivités […] il est important de s’engager dans la démarche de mutualisation et de continuer le développement des logiciels libres dans une démarche solidaire et de recherche d’économies d’échelles », précise Alain Vasselle, président de l’Union des maires de l’Oise. Cet écosystème est depuis cinq ans utilisé par toutes les entreprises grâce à sa nouvelle économie depuis 2000 : le logiciel libre est passé d’une économie du logiciel, où il était une source de profit pour les éditeurs, à une économie de service, où il est l’innovation tiré par les géants de l’Internet et devient encore plus accessible. L’exemple phare est Wikipédia.
Un système collaboratif
Aujourd’hui, le logiciel se propage et reste leader en Europe : il existe 400 entreprises spécialisées dans ce domaine en France, représentant 40 000 emplois et 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les acteurs du libre en sont convaincus : les entreprises et les collectivités doivent l’utiliser. Et le principe collaboratif qu’engendre ce genre de logiciel lui réussit, apportant une réponse pertinente pour les petites structures.
Ils sont écrits par des informaticiens et utilisés par les entreprises. Ils sont financés soit par des entreprises portées par des Fondations soit par la recherche et le développement mutualisés soit par les entreprises éditrices. En somme, une logique 100% économique. Du côté de la législation, le format est ouvert. Par exemple, le Conseil d’État a affirmé le 30 septembre 2011, que le choix d’un logiciel libre peut être fait librement par les collectivités, sans forcément passer par un appel d’offres. Le plus souvent utilisé reste LibreOffice, une suite bureautique libre et gratuite, dérivée du projet OpenOffice.org, créée et gérée par The Document Foundation, une organisation appartenant au monde du logiciel libre.
La suite pour le logiciel libre ? La recherche. Car l’un ce logiciel s’inscrit parmi les enjeux majeurs de la compétitivité et de la création d’emplois. « Le transfert par le logiciel libre est un moyen fluide et efficace pour répondre à cet enjeu: accélération de l’expérimentation à faible coût, réduction du coût de marketing, prise en compte des retours utilisateurs très en amont, effet de levier, mutualisation, interopérabilité, contributions extérieures, etc. », explique Patrick Moreau, de la direction du Transfert et de l’innovation.