Le lait à la croisée des chemins
La consommation de lait de cesse de baisser. Dans son service de recherche et développement, Lactinov à Abbeville doit mettre au point de nouveaux produits. Ses portes ouvertes attirent toujours autant de monde.
Charlotte sur la tête et blouse blanche, près de 1 200
personnes ont franchi fin mai les portes de la laiterie Lactinov, groupe
Lact’union, à Abbeville. L’occasion lors de la fête mondiale du lait de faire
découvrir aux adhérents et au grand public, notamment, l’antre du site
opérationnel depuis 1992. ll occupe 250 personnes dont 60 au siège social.
Chaque jour, plus de 730 000 litres de lait sont collectés chez les 650
producteurs répartis en 414 exploitations. Lactinov fabrique 163 millions
d’emballages par an (lait et crème liquide) et 13 000 tonnes de beurre.
Hygiène irréprochable
Déchargé, le lait prend diverses directions selon s’il est bio ou non, destiné à rester entier ou être transformé en demi-écrémé ou écrémé. Viennent ensuite la pasteurisation à 75°C durant 30 secondes, la stérilisation à 140°C durant trois secondes pour faire du lait UHT (Ultra haute température) puis la mise en bouteilles plastique – elles sont fabriquées sur place – en trois étapes, le conditionnement sous plastique, en palette… le tout robotisé. L’an dernier, Lact’union a investi dans une nouvelle ligne de production (sur les trois du site) permettant de passer d’une cadence nominale de 11 000 à 18 000 bouteilles à l’heure. Jusqu’à 11 000 palettes peuvent ensuite être acheminées vers un immense entrepôt de stockage mesurant 100 mètres de long, 25 de large et 25 en hauteur. Là aussi, des robots viennent les chercher pour les ranger puis les reprendre pour les déposer sur un tapis. Il n’y a plus qu’à les charger dans le camion pour les transporter jusqu’aux clients, des marques distributeurs. Le service recherche et développement, qui occupe cinq ingénieurs et trois techniciens, est l’un des lieux stratégiques de l’entreprise. C’est ici que sont réalisées les « formules des produits demandés par les clients tout en respectant la réglementation », explique Grégoire Auffort, responsable de la qualité. Car la vente de lait baissant de 4% par an avec les nouvelles habitudes de consommation au petit déjeuner et les messages anti-lait, le secteur doit se réinventer : « Nous avons décidé de développer l’export en 2013, informe le directeur général, Olivier Buiche. Cela représente désormais 15% de la collecte. Le lait part vers 50 pays dont la Chine, le Vietnam, les Philippines… Le bio est aussi en développement. La demande étant plus forte que l’offre, il faut convertir des producteurs. Enfin, nous nous sommes tournés vers des produits à haute valeur ajoutée comme le lait infantile, le lait délactosé, les laits aromatisés, le lait de nutrition clinique, des laits hyperprotéinés vendus en pharmacie… » Côté recrutement, Lactinov recherche des électromécaniciens et des conducteurs de ligne.