Le Laboureur habille les professions traditionnelles

Depuis 1956, Le Laboureur fabrique des vêtements de travail à Digoin. Au fil du temps, l’entreprise a repensé sa stratégie sans perdre en qualité. Un savoir-faire durable salué notamment par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

Dans les ateliers du Laboureur, les couturières fabriquent des vêtements de travail qui s’inscrivent dans le temps, tout comme l’entreprise fondée en 1956. © Le Laboureur
Dans les ateliers du Laboureur, les couturières fabriquent des vêtements de travail qui s’inscrivent dans le temps, tout comme l’entreprise fondée en 1956. © Le Laboureur

"Le Laboureur a toujours été dans la confection mais le métier a évolué", explique Jean Copleutre, actuel dirigeant de l’entreprise basée à Digoin. Créée en 1959, l'entreprise fournissait des côtes de travail aux agriculteurs. Elle traverse Les trente glorieuses puis elle est confrontée, dans les années 1980 à la concurrence mondiale, et s'adapte aux évolutions des vêtements de travail. Sa spécialité, les tenues de travail traditionnelles, les tenues des compagnons, une gamme de vêtements techniques, les tabliers… "Mais on voit aussi une clientèle urbaine, à la recherche d’un vêtement simple et qualitatif qui s’approprie notre marque" précise le gérant.

Un exemple rural

Pour garantir la qualité de ses produits, l’entreprise investit régulièrement, environ 100 000 euros par an, pour maintenir un outil industriel performant. Le savoir-faire du Laboureur a attiré l’attention de Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, venue en visite en mars. "Je crois que sa venue était l’occasion pour nos élus locaux de montrer non seulement notre savoir-faire local mais aussi que même depuis la ruralité, on peut s’exporter" souligne Jean Copleutre,

En effet, si Le Laboureur vend parfois directement ses vêtements aux visiteurs de passage, la PME de Digoin s’appuie sur des distributeurs en France et à l’étranger. "Nous réalisons trois millions d’euros de chiffre d’affaires dont 20 % à l’étranger", poursuit le dirigeant. Cette situation géographique dans une petite commune, Jean Copleutre la voit comme un atout. "Nous ne sommes pas noyés dans la masse des entreprises, on retient l’attention et on échange plus facilement avec les différents acteurs du territoire" constate-t-il.

Solidité intemporelle

Ce sont ainsi 50 000 mètres carrés de tissu qui passent chaque année entre les doigts de la vingtaine de couturières de l’entreprise. L'entreprise se fournit principalement en France et plus largement en Europe. "Il est important d’avoir de la régularité dans nos produits et de la solidité. Les solutions en provenance d’Asie ou de Turquie ne nous intéressent pas" martèle Jean Copleutre.

L’entreprise met d’ailleurs un point d’honneur à améliorer sans cesse la solidité de ses produits à partir de moleskine. "C’est un tissu lourd avec un tissage spécifique qui résiste à l’abrasion. Nous fabriquons des vêtements solides mais pas indestructibles et qui doivent rester confortables" résume le responsable. Lequel rappelle que les ouvriers portent leur largeot (pantalon de travail) environ 250 jours par an. "Après un cycle d’un an ou un an et demi, il faut penser à le changer", sourit-il.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert