Le laboratoire universitaire DeVisusera le premier à fonctionner
On entre dans la phase active au site minier de Wallers-Arenberg avec la présentation de DeVisu qui formera les étudiants, produira de l’image numérique exploitable sur les cinq écrans et la commercialisera en incitant l’entreprise à s’investir dans cet énorme projet.
Après 11 ans de préparation, la Fabrique à images rejoint enfin le pôle Images régional présidé par Michel-François Delannoy, maire de Tourcoing, et ses deux autres unités de recherche et production, la Plaine images à Lille Métropole et la Serre numérique à Valenciennes. Toutes sont complémentaires et avancent ensemble sur la scène internationale pour valoriser notre territoire, son ingénierie et les débouchés entrepreneuriaux et sociaux via l’emploi.
Un enjeu de taille. D’ici 2015, via trois phases de construction au sens propre comme au figuré, ce pôle régional devra se situer parmi les dix sites européens innovants et productifs de l’image numérique. Le marché est immense. Le pôle régional, c’est un potentiel évalué à 120 entreprises, 62 formations, 22 pôles de recherche, et aussi une lutte en vue pour rejoindre ses deux devanciers nationaux en la matière, l’Ile-de-France et Rhône-Alpes. Si la courbe de progression de l’image numérique rejoint celle de la vente et de la production du livre en France et dans le monde, les perspectives sont sans limites. Chez nous, chaque heure, 8 livres sont édités, 73 205 en un an (chiffres 2010), un milliard dans le monde ! L’image numérique, via ses supports photo- TV, Internet, i-Phone, cinéma et affichages divers (urbains surtout), est en train de se rapprocher de ces performances. En France, en 2010, 261 longs métrages ont été produits, réalisant un CA de 1,44 milliards d’euros. Mais l’activité progresse dans le monde : de 25 000 à 30 000 par an, les pays émergents tournant en moyenne 800 films par an. L’image numérique est donc un enjeu de taille mondiale. Le site de Wallers-Arenberg, classé alors qu’il était promis à la démolition en 2002, a investi 11,5 M€ dans sa rénovation pour devenir un lieu de tournage en continu depuis le célèbre film de Claude Berri Germinal. Il s’appuie sur un schéma régional de développement économique de 2009, la Région voulant investir dans la création d’une véritable filière de l’image numérique multiforme, avec retombées financières et commerciales tous azimuts. Mais l’art restera au centre du dispositif car, sans lui, pas de création, pas de recherche et donc pas de débouchés. D’autant que le pôle vise la très haute qualité d’emblée pour se positionner face à la concurrence.
Un calendrier serré. Il faut aller vite car les marchés de travaux seront notifiés avant la fin 2013 et les factures acquittées au 31 décembre 2015. Sont visés là les financements européens, mais aussi, après expertises, le partenariat public-privé voulu par les deux partenaires, la CAPH et l’université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis (UVHC). Un dialogue compétitif d’un an est d’ores et déjà engagé avec Bouygues et Vinci construction pour la conception, la réalisation, la maintenance bâtiment du projet1 et la conduite du financement évalué pour l’instant à 56 M€. Démarrage des travaux prévu en 2013, livraison des premiers espaces en 2015. Mais les élus de la Région, du Département, le président de l’UVHC (Mohamed Ourak), de la CAPH (Alain Bocquet) et du pôle Images (Michel- François Delannoy) veulent actionner tout de suite certains leviers, dont l’installation dans quelques mois de DeVisu.
Les différentes phases. Une première tranche ferme de 15 M€, dont les dossiers de financement à hauteur de 80%, sont enclenchés via un Feder Axe 1 recherche, des fonds territoriaux Bassin minier de la Région, des fonds départementaux d’aménagement du Nord (conseil général du Nord) et des FDA du territoire (Etat, ainsi que la CAPH à hauteur de 20%. Cette tranche de 3 000 m2 comprend l’installation de DeVisu de l’UVHC sur le site, la création de deux plates-formes technologiques partagées, “Numeric Design” et “Annaud”, outils de recherche et d’innovation des entreprises et des formations innovantes. Puis l’installation d’un Centre de transfert technologique en ingénierie des médias, l’aménagement d’un parcours patrimonial, l’équipement ad hoc en vidéosurveillance, alarme et aménagement des voiries et réseaux divers.
Les deux autres tranches sont “conditionnelles”, c’est-à-dire décidées, ou non, postérieurement à la mise en marche de la tranche 1, pour des raisons notamment financières. Elles prévoient quatre actions. L’installation d’un grand plateau de tournage avec ateliers de fabrication et d’espaces adaptés, afin de développer l’accueil des tournages en région. Puis un Centre de culture scientifique technique et industrielle sur l’image et le son qui contribuera au développement de la culture scientifique. Ensuite trois autres plates-formes de recherche et d’innovation des entreprises, une salle de projection équipée pour le testing d’impact émotionnel. Enfin, une offre de restauration et d’hébergement, ainsi que divers équipements pour les chercheurs et porteurs de projets pour favoriser la création d’entreprises en innovation permanente, sans oublier les aspects touristiques, les séminaires, les conventions d’entreprises, etc.
La maîtrise d’ouvrage est confiée à la CA Porte du Hainaut, accompagnée par un assistant à personne publique (Finance Consult, Eversheds, ARP, experts parisiens). Un comité de pilotage sera mis en place, rassemblant tous les partenaires, y compris le parc naturel régional Scarpe- Escaut (logique environnementale oblige) et les partenaires du Bassin minier à nouveau candidats à l’inscription à l’Unesco.