Le groupe Tereos s’implante en Transylvanie

Le quatrième groupe sucrier mondial, qui est né dans l’Aisne, a acquis récemment la sucrerie de Ludus en Roumanie. L’usine, située dans une petite ville transylvanienne (au nord-ouest de la Roumanie), fait travailler 500 planteurs. Le groupe Tereos conforte donc son implantation dans un pays de l’Europe orientale en croissance, un pays ouvert sur la mer Noire, membre de l’Union européenne mais pas encore de la zone Euro.

Tereos, qui est le 4e producteur mondial de sucre, fabrique aussi de l’alcool et de l’amidon.
Tereos, qui est le 4e producteur mondial de sucre, fabrique aussi de l’alcool et de l’amidon.

 

La betterave à sucre est l’une des grandes productions agricoles de la Roumanie.

La betterave à sucre est l’une des grandes productions agricoles de la Roumanie.

C’était en mai 2007. Le groupe sucrier Tereos, qui est né à Origny-Sainte-Benoîte et y possède un vaste complexe industriel (sucrerie et distilleries), annonçait son rapprochement avec la Société des sucreries du Marquenterre. L’accord était le suivant : le groupe Tereos reprenait notamment la sucrerie de Marconnelle (Pas-de-Calais) tandis qu’à la Société des sucreries du Marquenterre revenait « la participation de 50 % que Tereos détient dans la Société franco-roumaine de sucrerie qui exploite l’usine de Ludus en Roumanie ». La Société franco-roumaine de sucrerie est une filiale de la Société des Sucreries du Marquenterre.
Quant à Ludus, c’est une petite ville roumaine de 17 000 habitants située en Transylvanie (à l’ouest donc du pays), au beau milieu d’une région fortement productrice de betteraves à sucre. Cinq ans plus tard, le 16 octobre 2012, le groupe Tereos a annoncé tout de go « l’acquisition de la sucrerie de Ludus en Roumanie »… en gardant secret le volume de son investissement transylvanien.

L’agriculture 7 % du PIB roumain
Selon le communiqué du groupe Tereos, la sucrerie reprise à la Société francoroumaine de sucrerie fait travailler 500 planteurs de betteraves à sucre, lesquels cultivent 5 000 hectares. « A partir de cette base de développement en Europe orientale, le groupe pourra accompagner ses clients industriels sur un marché où la consommation de sucre est appelée à croître sensiblement au cours des prochaines années », affirme Tereos. Rappelons les enjeux d’une telle acquisition. Le taux de croissance de la Roumanie, qui compte 21,6 millions d’habitants et qui s’ouvre sur la mer Noire à l’est, est estimé actuellement par l’Union européenne à 3,8 % en 2012. « En 2007, la Roumanie a commencé une nouvelle phase de croissance économique avec des investissements étrangers substantiels. Son économie s’est transformée en une économie de marché. La Roumanie est ainsi devenue le deuxième pays le plus dynamique de la région après la Pologne. » En dépit de la crise qui a fortement ralenti notamment son industrie automobile, la Roumanie a réduit son déficit public à 4,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2011. Elle devrait passer sous la barre des 3 % à la fin de 2012 et pourrait intégrer la zone Euro en 2015.
Qui plus est, l’agriculture, principalement des betteraves à sucre, des céréales et des pommes de terre, constitue 7 % du PIB et emploie un quart de la population active du pays. Cependant, au regard du potentiel agricole du pays, les rendements roumains à l’hectare ne sont pas fameux.

Tereos, qui est le 4e producteur mondial de sucre, fabrique aussi de l’alcool et de l’amidon.

Tereos, qui est le 4e producteur mondial de sucre, fabrique aussi de l’alcool et de l’amidon.

Développer les rendements
Le groupe Tereos, qui réunit 26 500 salariés, réalise un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros (2011) en possédant 39 sites de production dans le monde, est très conscient aujourd’hui du potentiel agricole de la Roumanie. « Le groupe coopératif Tereos travaillera en partenariat avec les agriculteurs roumains à la mise en oeuvre des pratiques betteravières les plus performantes », explique le président de son directoire, Alexis Duval, qui ajoute : « Forts de notre expertise agronomique et industrielle, de notre présence en Europe centrale depuis 20 ans, nous disposons d’atouts certains pour contribuer à l’amélioration des rendements agricoles et au développement de l’industrie sucrière roumaine. Cet investissement nous renforce dans l’une des grandes zones d’Europe fortement importatrices de sucre. »
La Roumanie possédait en 2005 [ndlr : la plus récente des références dont nous disposons] une trentaine de sucreries dont la plupart ne fonctionnaient au ralenti. Et rappelons que de l’autre côté de la mer Noire, la Turquie est un pays où l’industrie sucrière est puissante.