Le groupe Ramery, solide sur ses bases et serein pour l'avenir

Cinquante ans après sa création, le groupe familial Ramery semble ne pas avoir été touché par la crise. Avec un chiffre d'affaires affiché à 560 M€ en 2021, l'entreprise d'Erquinghem-Lys, dirigée par Matthieu Ramery, envisage l'avenir sereinement.

Pascal Foulon, Olivier Romain, Matthieu Ramery et Laurent Gibello.
Pascal Foulon, Olivier Romain, Matthieu Ramery et Laurent Gibello.

Dans cette entreprise familiale – Matthieu Ramery est le fils du fondateur, Michel Ramery, qui a créé l'entreprise éponyme en 1972 –, il n'y a pas un directeur général délégué mais six. «Ce sont eux qui constituent la direction du groupe», présente Matthieu Ramery, à la tête du groupe depuis septembre 2020 et qui n'hésite pas à dire que «l'actionnariat familial a été une force».

Ramery enregistre pour 2021 un chiffre d'affaires de 560 millions d'euros, au niveau de celui d'avant-crise. De bons résultats qui font entrer le groupe à la quinzième place du top 20 des entreprises françaises de la construction. «Depuis 2000, nous avons mené 65 opérations de croissance externe et on va continuer sur cette lancée», témoigne Pascal Foulon, l'un des directeurs généraux.

Huit mois de visibilité sur les carnets de commandes

L'année a été marquée par la bonne performance des activités de construction – réorganisées en entités dédiées – et celle du traitement et valorisation, tout comme les services industriels. Le cap des 380 000 tonnes de déchets valorisés a été passé. Portés par les activités existantes, les bons résultats sont aussi le fruit de nouvelles activités développées par le groupe : "Ramery contractant" (en 2020) pour répondre à la demande croissante de contrats globaux émanant de maîtres d'ouvrage et "Ramery réhabilitation", à Lens, spécialisée dans la réhabilitation de logements sociaux, copropriétés, EHPAD...

«L'ingénierie est ce qui est le plus demandé par nos clients. En 2021, Ramery contractant a affiché un CA de 20 M€, nous prévoyons 51 M€ pour 2022», détaille Laurent Gibello, directeur général adjoint. Parmi les réalisations de cette entité, l'immeuble de bureaux Space X à Villeneuve-d'Ascq, le technicentre SNCF de Tergnier (02) ou encore l'usine Intech Medical à Rang-du-Fliers (62).

Quant à la rénovation de logements - un marché tout nouveau pour le groupe -, Ramery réhabilitation est déjà à l'origine d'un projet de 9 M€ à Condé-sur-Escaut (en partenariat avec Maisons et Cités), de 10 M€ à Wallers. Au total, une dizaine de collaborateurs qui travaillent aussi à l'émergence de matériaux biosourcés en partenariat avec le cd2e, à l'image du béton de chanvre. «Nous sommes passionné par la transition écologique», abonde Matthieu Ramery.

Un EHPAD réalisé par l'entité Ramery Contractant, à Saint Amand les Eaux.

C'est aussi à travers des partenariats durables que le groupe d'Erquighem-Lys puise sa croissance : avec le leader belge des panneaux composés Unilin pour la valorisation de 50 000 à 60 000 tonnes par an de déchets bois en panneaux et énergie ; avec Engie Green sur le développement d'infrastructures d'énergies renouvelables ; ou encore avec GE Healthcare pour assurer l'installation d'équipements d'imagerie médicale en site occupé. «Nous utilisons beaucoup la voie fluviale : nos sites sont bord à quai et nous permettent d'économiser 25 équivalents camions lors de livraisons», poursuit Olivier Romain, directeur général.

Un développement sur le territoire et 250 recrutements en 2022

Déjà présent sur six régions – Hauts-de-France (98% de l'activité), Ile-de-France, Normandie, Pays de la Loire, Grand-Est et Nouvelle-Aquitaine – avec un réseau de 70 agences, le groupe Ramery veut continuer d'étoffer son maillage : «Nous avons des régions en cours d'étude, nous ne nous interdisons rien. Le développement se fera sur l'Est de la France», promet Matthieu Ramery.

Pour soutenir sa croissance, le groupe va doubler ses investissements : 25 M€ prévus cette année en matériel d'exploitation, sites de production, ingénierie et expertise, capital humain, etc. D'ailleurs, 250 recrutements sont prévus cette année, dont une centaine de postes d'encadrement, en accompagnement du développement d'activité.

Même si le groupe se porte bien, des inquiétudes subsistent toutefois. «Il y a une importante spéculation sur les matériaux : le bitume, le métal et l'acier s'enflamment. Ce que nous craignons, c'est le décalage des projets parce que les entreprises ont de la difficulté à donner des prix et des délais», explique Laurent Gibello. Pour autant, le groupe ne souffre pas d'une perte d'activité et, sur ses bases solides, devrait poursuivre 2022 sur sa belle lancée.